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Salon de l'agriculture de Bordeaux : visite chez Alexandre Hontang, éleveur de bazadaises

A Samadet dans les Landes, au cœur du berceau de la race, Alexandre Hontang élève une cinquantaine de bazadaises depuis 2016. Installé avec son père, il conduit deux races : les blondes d’Aquitaine et les bazadaises. Cette race locale a failli disparaître avant de renaître et de devenir une race prisée des consommateurs.

Un élevage bovin avec deux races

A Samadet (Landes), sur 75 hectares, dont 40 ha de prairie et 35 ha de maïs, Alexandre Hontang est installé avec son père depuis 2016 où il a développé un atelier de volailles. Il a aussi intégré l’élevage de bazadaises parmi l’élevage de blondes d’Aquitaine que son père avait monté dans les années 1980. « On a acheté deux génisses à un sélectionneur du coin, Joël Sillac », rembobine le jeune éleveur. « Avec mon père, on a toujours aimé cette race, elle a une très jolie couleur de robe et ressemble beaucoup à la blonde d’Aquitaine ». Il conduit les deux races de la même façon : « il y a une ration hivernale, composée de maïs ensilage, de foin et d’ensilage de luzerne, le reste de l’année, elles sont à l’herbe ». Il constate toutefois que la race est encore plus facile à conduire que la blonde d’Aquitaine : « c’est une race de format un peu plus réduit et elle est plus rustique ». Les sabots noirs de la bazadaise lui permettent d’avoir une meilleure résistance aux sols caillouteux.

 

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La viande est commercialisée en vente directe ou circuit court

L’exploitation commercialise les bazadaises de plusieurs façons : vente de veaux rosés, entre 5 et 6 mois d’environ de 200 kg carcasse en vente directe, vente de vaches grasses au magasin de prod ou en direct et quelques demi-carcasse en restaurant. Alexandre Hontang vend aussi de la génétique : des mâles reproducteurs à la station de Casteljaloux ou à la ferme et vente occasionnelle d’embryons.

 

La race bazadaise a failli disparaître

Historiquement, la race est très développée dans le sud-ouest pour le travail de la terre : massif landais, où se situe son berceau, la ville de Bazas, mais aussi, dans les vignes girondines et les massifs. Elle était aussi appréciée pour ses qualités bouchères.

Avec l’arrivée de la mécanisation après guerre, la race bazadaise disparaît dans les années 1960 et dans les années 1970, on compte à peine 700 animaux sur tout le territoire. Elle repart dans les années 1980, grâce à un noyau d’éleveurs qui se mobilisent et relancent la race avec plusieurs plans de consanguinité et de suivi pour remonter à 2 000 animaux dans les années 1990. On compte actuellement 5 000 animaux inscrits pour 10 000 animaux sur le territoire. Elle est aussi très présente en Australie.

Pour Paul Dussau, président de l’OS de la race bazadaise, « l’avenir de la race, c’est l’amélioration de la production laitière et la recherche d’une très bonne croissance », afin d’améliorer encore le GMQ.

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La bazadaise est une race rentable

Race recherchée par les consommateurs, la demande de viande bazadaise dépasse la production, de plus, sa conduite rustique limite les coûts, ce qui en fait une vache rentable.

Remarquable par son poil gris, la bazadaise est « très fine, harmonieuse, élégante », apprécie Paul Dussau. Autre caractéristique : son pelage est plus clair autour de ses yeux et de ses muqueuses.

Le poids moyen d’une bazadaise à l’abattoir est de 400 kg/carcasse, le GMQ moyen est de 1 kg sur les femelles, 1,3 kg sur les mâles. « Ce que l’on veut surtout, c’est de garder un GMQ et une croissance la plus naturelle possible », confie le président de race.

 

Aquitanima, le concours baza-blond à deux races

Alexandre Hontang participe chaque année au Salon de l’agriculture de Bordeaux. « Aquitanima, ca reste un bon d’échange et de convivialité entre éleveurs », avise-t-il. Depuis un an, il participe au concours baza-blond : des éleveurs élevant les deux races comme lui présentent des lots jugés par des techniciens des deux races.

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