Prédire la robustesse des veaux face aux maladies
Le projet Healthycalf vise à diminuer les taux de mortalité et de morbidité dus aux affections respiratoires et digestives chez le veau, grâce au génotypage.
Le projet Healthycalf vise à diminuer les taux de mortalité et de morbidité dus aux affections respiratoires et digestives chez le veau, grâce au génotypage.
Les jeunes bovins qui ont un système immunitaire encore en développement sont particulièrement sensibles aux maladies diarrhéiques et respiratoires. Aussi, le projet Healthycalf (1) « santé des veaux et biomarqueurs immunologiques de susceptibilité aux infections » vise à faire régresser les taux de mortalité et de morbidité causés par les affections respiratoires et digestives chez le veau. Ce programme, financé par Apis-Gene porte sur un effectif de 1 000 veaux, 500 Charolais et 500 Holstein, issus des troupeaux de l’Inra du Pin (Orne) et d’élevages bretons. « À l’aide d’un test sanguin, on évalue la qualité de la réponse immunitaire innée du veau. On regarde les infections naturellement présentes et on détecte les agents pathogènes responsables des diarrhées néonatales (notamment cryptosporidiose) et des problèmes respiratoires (notamment le virus respiratoire syncytial bovin). La génétique de chaque animal est ensuite comparée à la présence d’infections chez le veau. L’objectif final étant de développer une nouvelle méthode de détection (biomarqueurs prédictifs de susceptibilité aux infections) des veaux plus sensibles à ces pathogènes », explique Fabrice Laurent de l’Inra de Tours Nouzilly et coordinateur du projet.
À ce jour, la moitié des effectifs bovins ont été prélevés. Un test prédictif permettrait d’améliorer la robustesse des troupeaux à la fois par la sélection, avec une meilleure gestion des accouplements mais aussi du troupeau avec détection précoce des veaux les plus fragiles, offrant ainsi à l’éleveur la possibilité de leur apporter une attention toute particulière. « Ceci contribuera à l’amélioration de l’état sanitaire, à l’augmentation de la productivité des troupeaux et à l’utilisation plus restreinte des médicaments pour une meilleure rentabilité des élevages et un meilleur bien-être des animaux. Chez les rongeurs, on a réussi à montrer au cours de ce projet que la génétique des individus impacte fortement la sensibilité à la cryptosporidiose mais aussi vis-à-vis de l’infection par le virus respiratoire synsyial. On suppose que cela est de même en bovins. Il nous appartient de le démontrer. »
La contamination davantage environnementale
« On a par ailleurs constaté que les génotypes des cryptosporidies qui sont très présentes chez les veaux diarrhéiques sont rarement associés à ceux détectés chez leurs mères. Aussi, cela laisse penser que la contamination du veau pourrait provenir davantage de son environnement que de sa mère. Ce dernier résultat reste toutefois à confirmer », souligne Fabrice Laurent.
À travers ce travail, une autre question a émergé. À savoir, si la capacité immunitaire du veau est stable au cours de sa vie et si elle est reliée au succès de sa vaccination. Cette interrogation fait l’objet d’un second projet, nommé Epic, en cours et toujours réalisé à l’Inra du Pin.