Prédation : davantage de bovins tués par les loups en 2023
En 2023, le loup a fait 479 victimes bovines, contre 417 l’année précédente, d’après le dernier bilan de la prédation lupine publié par la Dreal Auvergne Rhône-Alpes. Autre constat alarmant, les attaques de ces grands prédateurs s’observent davantage en plaine et en moyenne montagne.
En 2023, le loup a fait 479 victimes bovines, contre 417 l’année précédente, d’après le dernier bilan de la prédation lupine publié par la Dreal Auvergne Rhône-Alpes. Autre constat alarmant, les attaques de ces grands prédateurs s’observent davantage en plaine et en moyenne montagne.
Les dégâts des loups sur les bovins prennent de l’ampleur. Dans une note publiée en août 2024, la Dreal Auvergne Rhône-Alpes recense 479 victimes bovines, soit 62 de plus que l’année précédente.
« En 2023, les dommages sur bovins attribués au loup concernent 232 élevages (sur 1 596 élevages touchés par de la prédation lupine) », complètent les services de l’État.
Le nombre d’attaques et de victimes en constante augmentation
Bien que les dommages restent faibles en proportion (7,46 % des attaques et 4,60 % des victimes en 2023), ils « augmentent régulièrement depuis treize ans ».
Les jeunes animaux sont les plus vulnérables
Le nombre de victimes par attaque est deux fois moins important que la moyenne, ce qui peut s’expliquer « par la taille des animaux ou des troupeaux et par le fait que le loup est davantage sélectif (orienté sur les jeunes) », pouruist la note. En effet, la Dreal Auvergne Rhône-Alpes constate que la plupart des victimes (63 %) ont moins d’un an, chiffre similaire à 2022. Une analyse plus fine montre que :
- parmi les victimes, 75 % sont tuées ou blessées avec un pronostic vital engagé au moment du constat (73,6 % en 2022) ;
- les bovins de moins de 6 mois représentent 60,68 % des victimes tuées (62,59 % en 2022) ;
- alors que les bovins de plus d’un an représentent 61,76 % des victimes blessées (67,3 % en 2022).
Bien que l’indemnisation des attaques de loup sur bovins ne soit pas conditionnée à la protection des troupeaux, la direction régionale conseille fortement de « diminuer l’exposition des bêtes les plus vulnérables (jeunes, périodes de mise-bas) ».
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Un risque accru entre mai et octobre
Les loups sont susceptibles de frapper toute l’année, bien qu’une accentuation de la prédation sur les bovins soit observée entre les mois de mai à octobre. « Le facteur le plus probablement corrélé à ce phénomène est l’exposition des troupeaux bovins à la prédation. »
Côté localisation, la carte des attaques sur bovins en France fait ressortir des dégâts avant tout situés dans les départements alpins et dans une moindre mesure en région Bourgogne Franche-Comté (Doubs et Saône-et-Loire). Dans le détail, « on constate ainsi que les attaques peuvent avoir lieu en altitude mais s’observent davantage en plaine et moyenne montagne », fait savoir la Dreal Auvergne Rhône-Alpes.
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Presque la moitié des constats sont d’origine indéterminée
En termes de constats, « l'année 2020 a été marquée par l’adaptation du formulaire de constat de dommages, visant notamment à mieux caractériser les stigmates de prédation sur bovin, ajoute la note. Ce nouveau formulaire a permis d’être plus précis dans l’analyse technique, notamment en discriminant les stigmates attribués à chacun des trois prédateurs. »
Pour autant en 2023, près de 48 % des dommages constatés restent d’origine indéterminée. Ce taux était à 57 % en 2021. « Il demeure donc important de signaler les dommages observés sur bovins au plus tôt pour optimiser les conditions de réalisation des constats (ce qui nécessite une surveillance régulière des animaux les plus vulnérables), et le cas échéant prioriser les déplacements des agents constatateurs sur les dommages bovins », considèrent les services de l’État.
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À savoir
En 2023, les indemnisations par dossier se sont établies à 1 344 euros en moyenne, contre 1 296 euros l’année précédente. « À partir de 2022, la proportion d’animaux de plus de 1 an, de valeur supérieure aux autres catégories, a augmenté par rapport aux années précédentes, ce qui explique en grande partie la hausse observée », souligne la Dreal Auvergne Rhône-Alpes.