Polaris Ranger Kinetic – Un SSV électrique qui a la niaque

En action – Une transmission hyper réactive

Le Polaris électrique est très vif. En mode Eco +, il passe de 0 à 60 km/h en moins de 6 secondes. Au démarrage, il faut avoir le pied léger sur la pédale d’accélérateur, aussi bien en marche avant (vitesses H et L) qu’en marche arrière, afin de ne pas arracher les graviers. C’est dommage qu’il n’y ait pas de système de retenue pour les démarrages en côte : il faut donc jouer avec le frein à main ou la pédale de frein pour le maintenir. Doté d’une garde au sol de 35,5 cm, le Ranger Kinetic semble capable de passer partout. L’activation du blocage du différentiel arrière ou du mode quatre roues motrices à l’aide d’un interrupteur sur le tableau de bord est vraiment pratique et elle peut s’effectuer en roulant. L’absence de bruit de moteur est le gros avantage par rapport aux SSV thermiques, mais il faut rester attentif, car les manœuvres parfois brusques peuvent surprendre les personnes à proximité.

Le SSV électrique Polaris fait preuve d’un comportement sécurisant sur la route et est très confortable sur les terrains cahoteux. Ses batteries placées en partie inférieure lui procurent une bonne stabilité. Sa capacité de traction nous a surpris, car il ne mollit pas en montant les côtes, même avec une petite remorque. Avec deux costauds à bord et une batterie chargée à 20 %, l’engin reste toujours aussi vaillant et circule encore à l’allure maximale (60 km/h). Sur le plan de l’autonomie, avec les multiples petits trajets sur route, dans les champs et dans la cour de ferme que nous avons effectués, nous l’estimons à 57 km, ce qui est correct pour une valeur annoncée de 70 km. La consommation relevée s’élève ainsi à 26 kWh aux 100 km, soit 5,37 euros TTC en rechargeant en heures creuses au tarif de 20,68 centimes d’euros TTC le kWh. En comparaison, le coût en carburant aux 100 km pour un Ranger diesel qui consomme 5 litres s’élève à 9 euros TTC (1,80 euro TTC le litre), soit presque le double.

Le poste de conduite est moderne et spacieux. Le chauffeur bénéficie d’un volant réglable en inclinaison et d’un siège ajustable en profondeur, dont le dossier est fixe. Les deux passagers prennent place sur une banquette double confortable. La manette de frein de parking, comparable à celle d’une Renault 4, dénote un peu sur un engin électrique. Hérité des Ranger thermiques, le grand levier de vitesse n’est pas forcément intuitif. On a tendance à vouloir le tirer à fond pour passer la marche arrière, alors qu’il suffit de basculer l’interrupteur à deux positions fixé sur le pommeau. Les deux gammes (L et H) sont effectives aussi bien en marche avant qu’en marche arrière, ce qui n’est pas le cas sur les modèles thermiques (un seul rapport en marche arrière). Leur sélection, comme l’inversion du sens de marche, demande d’immobiliser le SSV.

Recharge – De 2,5 à 5 heures pour remplir les batteries

La recharge des batteries dépend du chargeur utilisé et de la version du Ranger Kinetic. Le modèle Premium essayé ne compte qu’une batterie et se recharge complètement sur le secteur en cinq heures, grâce au chargeur embarqué d’une puissance de 3 kW. En version Ultimate, comme la capacité totale est de 29,8 kWh, le chargeur de 6 kW met aussi 5 heures à remplir les deux batteries, à condition que l’installation électrique soit en mesure de fournir ce niveau de puissance. La présence d’un circuit électrique en 380 volts permet de réduire nettement le temps de charge en installant une borne de recharge (WallBox) en triphasé. Cela impose de choisir un chargeur rapide optionnel faisant passer la capacité de charge à 6 kW pour le Premium et à 9 kW pour l’Ultimate. Cette solution présente l’avantage de remplir les batteries totalement en 2 h 30 pour la première version et en 3 heures pour la seconde.