Gestion du pâturage
Pays de la Loire et Deux-Sèvres, préparer le printemps à l´automne puis en mars
Gestion du pâturage
Avec une sécheresse estivale et 1,6 UGB/ha SFP, les naisseurs-engraisseurs de l´Ouest donnent la priorité aux performances des animaux par le pâturage de printemps. Suivi d´un bon pâturage d´automne.
Prenons le cas-type d´un naisseur-engraisseur, sans achat de taurillons, étudié par les Réseaux d´élevage viande bovine des Pays de la Loire et des Deux-Sèvres. Le chargement est de 1,6 UGB/ha SFP avec une sécheresse estivale. Les naissances sont réparties sur deux périodes, en automne et en fin d´hiver.
« Pour l´ensemble des lots, la période de plein printemps de mi-avril à mi-juin est capitale. La priorité est de garantir les performances des animaux grâce au pâturage, au détriment si besoin de la récolte de foin », explique Bertrand Galisson du Réseau d´élevage viande bovine du Maine-et-Loire. A cette saison, les vaches ayant vêlé à l´automne ont de forts besoins, la croissance des veaux et la remise en état des vaches ayant vêlé en fin d´hiver sont à assurer. On compte d´autre part sur la croissance compensatrice des génisses dont les besoins, le reste de l´année, sont jugés modérés. « Le printemps se prépare à l´automne précédent par un pâturage jusqu´à fin décembre qui permet de nettoyer les prairies, et en sortie d´hiver par un déprimage de presque toutes les parcelles. »
Déprimage de presque toutes les surfaces
Pour ce système, entre le 1er mars et le 15 avril, pratiquement toutes les parcelles sont déprimées par les vaches ayant vêlé à l´automne et des génisses à besoins modérés. Avec des surfaces très importantes de 95 ares par UGB, les risques de manquer d´herbe à cette période sont réduits. Les épisodes pluvieux posent aussi moins de problème que lorsque le déprimage est fait avec un chargement plus important, car comme la disponibilité de l´herbe est bonne, les animaux bougent moins et piétinent moins. On peut si la pluie devient persistante les rapatrier sur les parcelles les plus portantes et sur les prairies avant maïs. Il arrive en moyenne deux années sur dix, qu´on les rentre en bâtiment et leur distribue de la paille.
Quand la croissance de l´herbe devient soutenue, à la mi-avril, les vaches ayant vêlé en fin d´hiver sortent. En plein pic de lactation, leur sortie peut être progressive et la quantité d´herbe offerte rationnée pour contrôler leur montée de lait. Elles sont rejointes par les génisses de 18 mois qui seront peu après mises à la reproduction et qui ont elles aussi de forts besoins. Ce sont des prairies temporaires, installées sur les meilleures terres de l´exploitation, qui sont majoritairement pâturées au printemps. Compte-tenu du retrait des parcelles de fauche, la surface disponible est de 35 ares/UGB.
En cas de faible pousse, le sevrage des veaux d´automne peut être avancé. Les parcelles réservées à la réalisation de foin peuvent être pâturées si le manque d´herbe devient important. Pour pallier le déficit de stock, le maïs ensilage pourra être distribué normalement aux vaches vêlant à l´automne, et de façon rationnée pour les jeunes bovins qui recevront une ration plus riche que prévu en céréales d´autoconsommation. De l´ensilage de RGI sur 5 % de la surface en herbe assure d´autre part dans ce contexte séchant une garantie de récolter des stocks importants au printemps. En année d´abondance au contraire, la pousse de l´herbe de printemps permet de constituer des stocks sur pied pour début juillet et de retarder la complémentation des animaux en été, et/ou de récolter davantage de foin. Entre mi-juin et fin juillet, l´agrandissement des surfaces est permis avec les repousses derrière ensilage puis avec les repousses derrière foin.
Le pâturage d´automne est impératif
« La surface disponible est ainsi de 60 ares par UGB ce qui est assez confortable avec des prairies comportant du trèfle blanc », remarque Bertrand Galisson. « Les repousses de qualité sont réservées aux vaches avec veaux de fin d´hiver, qui doivent à cette période confirmer leur gestation. » A partir d´août, ces 60 ares/UGB deviennent souvent insuffisants et des stocks sont distribués aux animaux si nécessaire(1). Pour s´adapter, il est aussi possible de vendre quelques broutardes, de stocker davantage de céréales ou d´acheter plus de paille et de concentrés. Quand l´herbe repousse, en septembre, les vaches qui viennent de vêler rentrent progressivement en bâtiment puis les veaux nés en fin d´hiver sont sevrés. « La surface disponible est ainsi proche de 100 ares par UGB ce qui est confortable. » Le pâturage d´automne est impératif pour valoriser cette pousse d´herbe. Il permet de réduire les besoins en stocks et de nettoyer les prairies avant l´hiver pour préparer les exploitations suivantes. On commence par pâturer les parcelles les moins portantes. Les génisses rentrent à l´étable début décembre et les vaches juste avant Noël.
(1) pour les vaches vêlant à l´automne : paille avant vêlage puis ensilage d´herbe, après. Pour les vaches ayant vêlé en fin d´hiver : du foin ou de l´ensilage d´herbe.Pour les génisses un peu de foin.