Maladie de Lyme chez l’homme : s’en préoccuper et raison garder
La maladie de Lyme (ou borréliose de Lyme) est de très loin la plus fréquente des maladies transmises par les tiques aux humains. Des principes simples de prévention permettent de réduire significativement le risque de maladie.
La maladie de Lyme (ou borréliose de Lyme) est de très loin la plus fréquente des maladies transmises par les tiques aux humains. Des principes simples de prévention permettent de réduire significativement le risque de maladie.
Il n’existe pas de statistiques ciblant spécifiquement les éleveurs, mais le réseau Sentinelles situe entre 70 000 et 90 000 le nombre de cas de maladie de Lyme diagnostiqués en France chaque année. Dans plus de 90 % des cas, ce sont des érythèmes migrants qui traités correctement n’entraînent pas de complication.
Ce chiffre est en augmentation ces dix dernières années. « Les spécialistes s’accordent pour dire qu’au fil des années il y a plutôt plus de piqûres de tiques et davantage de transmission de la maladie », explique Gaëtan Deffontaines, médecin du travail, conseiller technique national pour les risques biologiques et zoonoses à la Caisse centrale de la MSA.
La tique Ixodes ricinus est le vecteur de la bactérie borrelia burgdorferi responsable de la maladie de Lyme. « La tique s’infecte initialement en piquant un petit rongeur ou un oiseau sauvage réservoir de la bactérie. Selon les régions, de quelques pourcents à 20 à 30 % de tiques en sont porteuses. C’est dans les Vosges, l’ensemble des régions du nord-est, la Franche-Comté, ainsi que dans le Limousin que les risques sont les plus importants. »
Retirer la tique dans les 24 heures
Gaëtan Deffontaines rappelle les principaux conseils de prévention : entretenir la végétation pour diminuer le nombre de tiques, et porter des vêtements couvrants et resserrés avec des élastiques aux chevilles et aux poignets pour éviter les piqûres.
Une consigne très importante est d’inspecter toutes les parties de son corps quand on pense avoir été exposé, par exemple en fin de journée de travail, et, en cas de piqûre, de retirer la tique. Si on enlève la tique moins de 24 heures après la piqûre, la bactérie n’a pas eu le temps de passer du tube digestif de la tique à la peau de l’homme, et la probabilité de l’infection est extrêmement faible.
Si dans les trois jours à trois semaines après une piqûre de tique, apparaît une plaque rouge, qui ne gratte pas et s’étend progressivement — un érythème migrant —, il est vivement conseillé de consulter un médecin. Cet érythème n’est pas toujours présent ou peut passer inaperçu. Il disparaît spontanément.
Consulter en cas d’érythème migrant
En cas d’infection, plus de huit fois sur dix, la personne élimine la bactérie grâce à ses défenses immunitaires et ne développe pas de forme disséminée précoce de la maladie de Lyme (manifestations neurologiques ou articulaires, beaucoup plus rarement cutanées ou cardiaques). La prescription d’un antibiotique au stade d’érythème migrant permet d’éviter une évolution possible de l’infection vers une forme disséminée. Les antibiotiques habituels sont très efficaces contre la bactérie borrelia.
« Si on considère toutes les conditions — se faire piquer par une tique, que celle-ci soit porteuse de la bactérie, qu’elle est le temps de la transmettre à l’homme, puis que le système immunitaire ne permette pas d’éliminer la maladie, et qu’un traitement antibiotique ne soit pas pris — la probabilité de développer une forme disséminée tardive après une piqûre est très faible », resitue Gaëtan Deffontaines.
Quelques dizaines de cas par an d’encéphalite à tiques
L’encéphalite à tiques est une maladie due à un virus transmis à l’homme par la piqûre d’une tique Ixodes ricinus infectée. Les cas sont rares en France, et surtout rencontrés dans les régions Nord-Est.
En 2020, dans l’Ain, pour la première fois dans l’Hexagone, l’infection d’une quarantaine de personnes par des fromages de chèvre au lait cru a été documentée : le virus avait été transmis par la tique aux animaux et était passé dans leur lait.
Un vaccin contre l’encéphalite à tiques est disponible mais ne fait pas pour l’instant l’objet de recommandations systématiques dans les régions concernées en France.