Maîtriser la finition des femelles en élevage bovin allaitant biologique
L’âge à l’abattage, la note d’état initiale, le poids d’engraissement sont autant de facteurs qui viennent influencer la finition des femelles. Dans le Maine-et-Loire, la ferme expérimentale de Thorigné-d’Anjou s’est penchée sur ces paramètres.
« Depuis 2003, les prix payés à l’éleveur en agriculture biologique sont en augmentation, ce qui rend le contexte favorable à l’engraissement des femelles, sous réserve bien entendu, de disposer des surfaces fourragères nécessaires. La finition des femelles en régime hivernal pose encore problèmes en agriculture biologique. Afin d’aborder les différents paramètres inhérents à cette période de la vie des bêtes, on a relevé les résultats concernant la finition des femelles de l’exploitation de 2000 à 2014 », explique Julien Fortin de la ferme expérimentale de Thorigné-d’Anjou dans le Maine-et-Loire. Pour comprendre les données présentées, il faut rappeler que le choix a été fait, sur la ferme conduite en agriculture biologique (depuis 1998), de partir sur une orientation génétique mixte viande. Il faut préciser également que le taux de renouvellement est assez élevé et que l’objectif est de produire des carcasses lourdes.
Sur la période étudiée, les vaches de conformation R+/U- ont été abattues en moyenne à un âge moyen de 5,3 ans pour un poids moyen carcasse de 418 kilos et un rendement de 54,8 %. La population d’étude se compose de 267 vaches ayant eu au moins un veau et abattues entre 2000 et 2014, avec un âge au premier vêlage supérieur à 27 mois.
Une augmentation des durées d’engraissement
L’évolution dans le temps a tout d’abord été appréciée sur trois périodes distinctes : de 2000 à 2004, de 2005 à 2009 et de 2010 à 2014. Sur les trois périodes étudiées, on constate que les vaches sont moins en état en début d’engraissement. Entre 2000 et 2004, la note d’état corporelle moyenne en début d’engraissement était de 2,27 contre 1,69 entre 2010 et 2014. Les durées d’engraissement sont également plus longues, passant de 81 jours en moyenne sur la période 2000-2004 à 136 jours entre 2010 et 2014, ce qui s’explique par une note moyenne d’état corporel initiale plus faible. « On observe également une augmentation des croissances et des rendements au cours du temps, ainsi que des gains de carcasse plus importants. D’autre part, on remarque que seulement 50 % des GMQ engraissement dépassent les 900 grammes par jour, les 1000 grammes de gain en finition ne sont donc pas atteints. Ces résultats peuvent s’expliquer par la sélection génétique faite sur la ferme, avec des animaux moins précoces, donc plus longs à engraisser néanmoins, il y a une forte variabilité des résultats », précise Julien Fortin.
Plusieurs critères ont par ailleurs été retenus afin de voir leurs conséquences sur la maîtrise de la finition des femelles. « On s’est donc attaché à regarder les effets de l’âge à l’abattage, de la note d’état initiale, du poids en début d’engraissement et du régime alimentaire. »
Pour en savoir plus : voir intégralité de l'article dans Réussir Bovins Viande de juin 2015. RBV n°227, p. 36 à 39.