Aller au contenu principal

Maïs et désherbage : « Je suis intransigeant sur le moindre pied de datura pour limiter sa prolifération »

Agriculteur à Lubbon (Landes), Jérôme Jaumont gère les infestations de datura en intervenant à tous les stades des cultures. C'est le prix à payer pour garder le contrôle sur l'adventice.

Jérôme Jaumont, agriculteur à Lubbon (Landes)   "J’estime que tous les moyens de lutte engagés contre le datura me coûtent 2 500 euros à 3 000 euros par an. Ce sont ...
Jérôme Jaumont, agriculteur à Lubbon (Landes) "J’estime que tous les moyens de lutte engagés contre le datura me coûtent 2 500 euros à 3 000 euros par an. Ce sont des frais que nous n’avions pas avant et cela ne va que progresser."
© SARL Lourabassié

« Nous n’avons pas bien pris la mesure du datura, quand cette plante problématique est apparue, surtout au début des années 2000. Elle a été ensemencée de façon importante via les matériels utilisés en commun, la matière végétale… Maintenant, je me fixe un objectif de zéro datura en intervenant à tous les stades des cultures. La stratégie herbicide est d’intervenir avec des produits à doses très réduites à plusieurs moments sur des adventices à des stades vulnérables. Sur les maïs, quand le sol est suffisamment humide au printemps, un traitement herbicide de prélevée est réalisé avec une demi-dose de S-métolachlore. Ensuite, deux applications de post-levée sont réalisées au minimum entre les stades 2-3 feuilles et 7-8 feuilles avec des produits contenant de la mésotrione et de la bentazone. Je réduis les doses jusqu’à un cinquième si les conditions le permettent. Le coût total des herbicides est compris entre 50 euros et 75 euros par hectare sur maïs.

Un binage peut être réalisé si besoin avant couverture du sol par le feuillage du maïs. Quand le traitement de prélevée n’a pas pu être réalisé, je peux décaler l’application de S-métolachlore au stade 10 feuilles en incorporant le produit au sol en même temps que le passage de la bineuse équipée de buses. Entre la mi-juillet et la mi-septembre, dès que l’on a du temps, on consacre quelques heures à la journée pour faire le tour des parcelles, détecter et arracher les daturas.

La plante se développe sur des zones recevant de la lumière : fourrières, dégâts de gibier, pylônes… Sur des cultures légumières comme le haricot vert, on peut consacrer quelques jours à plusieurs personnes pour arracher les daturas et sécuriser la récolte. Avec tous ces efforts, le datura est sous contrôle. Malgré tout, la plante reste bien présente. Je n’ai jamais eu de refus de récolte, mais nous sommes toujours à la limite du dérapage. J’estime que cette lutte me coûte 2 500 euros à 3 000 euros par an. Ce sont des frais que nous n’avions pas avant et cela ne va que progresser.

SARL Lou Rabassié. 220 hectares : maïs grain, doux et semences, tournesol semences, colza semences, haricot vert, petit pois

Les plus lus

Moisson des blés dans les plaines de la Marne.
Moisson 2024 : des rendements très décevants sauf dans le sud

La météo continue à faire des siennes et les moissons se déroulent dans des conditions difficiles. Rendements faibles, qualité…

Parcelle de blé tendre en cours de récolte.
Moisson 2024 : le ministre de l'Agriculture évoque des aides exceptionnelles pour les céréaliers

En visite sur une exploitation céréalière d'Eure-et-Loir ce 29 juillet, Marc Fesneau a échangé avec la profession sur les…

Parcelle de blé tendre fin mai dans le Nord
Variétés de blé tendre : adopter progressivement la nouvelle génétique pour rester au top
Surfaces, profil des variétés, timing… Pour rester à la page du renouveau variétal proposé par les semenciers et testé par les…
Moissonneuse batteuse transférant la récolte de blé tendre dans une benne.
Moisson 2024 : "hétérogénéité immense" à fin juillet dans la moitié nord de la France

Alors qu’en orge d’hiver et en colza, les chantiers touchent à leur fin dans la majorité des régions, en blé tendre, ils se…

Mélange variétal de semences de fermes chez Clément Thomine à Nécy dans l'Orne
Mélanges variétaux de blé : un levier efficace contre les maladies
Semer des mélanges permet de cumuler les caractéristiques intéressantes de différentes variétés. Principal avantage démontré…
Pascal et Louis Guérin, agriculteurs à Billy-lès-Chanceaux (21) :«Cette campagne, nous n'avons pas pu intervenir pour biner les colzas à cause de la météo. Mais le ...
Colza biologique : préparer la plante à faire face aux ravageurs et aux adventices
Le colza biologique est sous la forte pression des ravageurs à l’automne ainsi que des adventices, notamment en Bourgogne-…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures