Quelle a été l’évolution du nombre de visiteurs étrangers au Sommet de l’élevage ?
Benoît Delaloy - En 2008, sur un total de 75 000 visiteurs, il y a eu 2 000 étrangers soit 2,7 % du total. L’an dernier, cette proportion est passée à pratiquement 5 %, soit quelque 4 500 étrangers venus de 85 pays pour 95 000 visiteurs. On espère faire encore mieux cette année ! Cette progression a été lente mais régulière. Le profil type du visiteur étranger est un éleveur d’une race à viande française venue d’un autre pays européen. C’est notre cœur de cible. Mais ce profil se diversifie au fil des éditions en direction d’autres continents et d’autres secteurs d’activité. Les volets « lait » et « petits ruminants » suscitent un intérêt accru de la part de délégations venues du pourtour méditerranéen, du Moyen-Orient et d’Afrique Noire.
Quels sont les autres pays particulièrement ciblés ?
B. D. - Tous ceux où il y a des élevages de ruminants ! Lors des premières éditions, nous visions plus particulièrement ceux où il y a une forte composante viande bovine « allaitante » dans la mesure où c’est notre point fort pour nous différencier des autres salons. Cela demeure notre cœur de cible, mais nous avons la volonté de nous élargir à d’autres productions. Aujourd’hui, nos marges de progression sont à l’international. Cette année, l’Afrique sera à l’honneur. Nous croyons beaucoup aux actions à mener avec ce continent dont les besoins alimentaires progressent au rythme de sa démographie.
Comment faites-vous pour développer l’attractivité de votre salon auprès des étrangers ?
B. D. - C’est une multiplicité d’actions. Il y a d’abord des missions réalisées en direct par notre équipe un peu partout dans le monde. Ce travail est complété par nos 40 agents répartis dans de nombreux pays. La plupart font ce travail parallèlement à une autre activité. Nous nous appuyons également sur les bureaux de Business France, le réseau économique et commercial des Ambassades de France à l’étranger. Il a pour mission d’aider les entreprises françaises à s’internationaliser. Le bouche-à-oreille est également efficace. Dès l’instant qu’une délégation a été satisfaite suite à une première visite, elle le fait savoir ! Enfin, nous nous appuyons sur des documents et vidéos de promotion traduits dans 28 langues et achetons de la publicité dans 45 revues agricoles de 25 pays.
Sauf rares exceptions, nous n’offrons pas de billets d’avion à ces visiteurs. Mais leur entrée au salon est gratuite, notre club international leur réserve un accueil VIP et un programme complet de visites de terrain est à leur disposition. L’an dernier, 51 journalistes de la presse professionnelle agricole étrangère avaient fait le déplacement, lequel avait été pris en charge, assurant en retour la promotion de notre salon dans 26 pays différents.
En quoi les visites sur le terrain apportent un plus important ?
B. D. - On n’attire pas les mouches avec du vinaigre ! Pour répondre aux attentes de professionnels du secteur, il faut un programme conséquent. Les étrangers aiment voir le salon à proprement parler, mais apprécient beaucoup ces visites « terrain » pour connaître comment travaillent les éleveurs français et leurs partenaires de l’aval. Leurs attentes sont différentes. Le programme doit donc être varié. Nous proposons cette année sur 4 jours 35 visites d’élevages et sites agro-industriels (centre d’allotement, abattoirs, centre de recherche, laiterie, unité de méthanisation…). C’est unique au monde, compliqué à organiser (choix des sites et élevages, gestion des cars, des interprètes, respect des horaires…) mais très apprécié. On met en ligne notre programme et un petit descriptif dans les semaines précédant le salon et après, à eux de choisir et de s’inscrire. Entre 800 et 1 000 personnes participent chaque année. C’est un plus évident pour la notoriété de notre salon et son développement ultérieur.