Le Sima se réinvente
Coorganisateur du salon avec Comexposium, Axema souhaite redonner un nouvel élan au Sima.
Coorganisateur du salon avec Comexposium, Axema souhaite redonner un nouvel élan au Sima.
Même si nombre d’exposants ont été satisfaits de l’édition 2022 du Sima, l’heure est à la remise en question au sein d’Axema, le syndicat des constructeurs et importateurs de machines agricoles, coorganisateur du salon avec Comexposium. Les quatre halls partiellement remplis, un visitorat en forte baisse sont des indicateurs indéniables d’une évolution des habitudes du monde agricole qui incitent également la vitrine française du machinisme agricole à évoluer.
Les organisateurs se sont évertués dans un premier temps à comprendre cette tendance baissière. Selon Christian Fischer (Kuhn), vice-président d’Axema, il y a entre autres l’effet Covid, qui a marqué de profonds changements dans les habitudes. « Nous avons constaté une baisse du visitorat dans les cinq salons agricoles majeurs, fait-il remarquer, exception faite du Sommet de l’Elevage, mais qui a rajouté une journée de salon supplémentaire. » Président d’Axema, Damien Dubrulle (Downs) poursuit sur les changements post-Covid : « aujourd’hui, sur internet, les agriculteurs sont abreuvés d’informations, de photos et de vidéos. Ils ne viennent plus sur les salons pour voir comment sont faites les machines. Ils viennent donc pour poser les dernières questions qu’ils ne trouvent pas sur Internet. À nous exposants de nous adapter, de laisser moins de place aux machines, davantage aux espaces de réception. »
Si le changement de dates fait polémique, l’organisation campe sur ses positions. « L’automne est une bonne période, affirme Christian Fischer, car elle coïncide avec le lancement des campagnes commerciales. Lancer une grosse vague de nouveautés fin février n’avait pas de sens. » Pour Laurent de Buyer, directeur d’Axema là où le Sima a pêché, c’est sur la communication du changement de dates, presqu’entièrement occulté par le centième anniversaire du salon. « Peut-être aurait-il fallu communiquer davantage sur le changement de dates, et surtout plus tôt. » « C’est une nouvelle habitude à prendre, résume Christian Fischer. Et comme toute nouvelle habitude, il va falloir du temps pour l’intégrer. »
Il reste des espaces disponibles
Autre remise en question : le coût du Sima. Le salon a d’ores et déjà répondu à cet aspect, en maintenant, voire en baissant dans certaines conditions ses tarifs. « Le passage de cinq à quatre jours va permettre de réduire les coûts d’hébergement et de restauration des équipes mobilisées sur le salon, ajoute Jean-Christophe Regnier (Lemken France), trésorier d’Axema. En disposant du jeudi en plus du vendredi, les équipes de démontage auront deux jours entiers pour déblayer les bâtiments et n’auront plus à subir les surcoûts de transport du week-end. »
Afin de mieux réfléchir la nouvelle déclinaison du Sima, Axema a mené une enquête auprès de 433 personnes du monde agricole (165 exploitants de grandes cultures, 153 de polyculture élevage, 58 concessionnaires et 57 ETA) de toutes régions, habituées ou non du salon, afin de mieux comprendre la perception et les attentes des visiteurs. « L’enquête s’est montrée confortante, résume Christian Fischer. Avec malgré tout plein de petits points à revoir. »
S’en est suivie toute une liste d’ajustements qui seront mis en place dès la prochaine édition. Parmi ceux-ci, citons la fermeture du hall 7, trop excentré, remplacé par le hall 4 (+ hall 3 si besoin), davantage d’espaces de restauration assis, spécialisés par région, qui remplaceront les stands à sandwichs triangles, pour plus de convivialité, ou encore un espace de démonstration couverte, auquel sera dédié le hall 5B, mieux insonorisé, pour les véhicules électriques, à hydrogène ou les robots.
Premier marché européen de machinisme agricole et troisième producteur de matériels agricoles sur le Vieux Continent, la France est un enjeu majeur pour la filière de l’agroéquipement et « doit indubitablement avoir sa vitrine, le Sima », affirme Christian Fischer. « C’est le lieu, le moment où l’on montre notre savoir-faire technologique », ajoute Olivier Groué, d’Amazone, qui affirme la présence du constructeur allemand à la prochaine édition. « Et c’est le salon agricole français qui donne de la visibilité à l’extérieur », conclut Olivier Le Flohic de New Holland, à propos du manque d’attractivité de la filière agro-équipement et du besoin impérieux, mais aussi de la difficulté à recruter auprès d’un public plus large, non connaisseur du milieu.
Pour l'heure, il reste encore des emplacements disponibles pour les exposants, qui ont jusqu'à la fin du mois d'octobre pour s'inscrire.