La Loi de santé animale modifie la prophylaxie IBR
Dès cet automne, la prophylaxie IBR s’allège pour les élevages qualifiés, mais accroit sa pression sur ceux qui ne sont entrés dans le programme. Ces changements s’appliquent de façon progressive jusqu’à la prochaine campagne.
Dès cet automne, la prophylaxie IBR s’allège pour les élevages qualifiés, mais accroit sa pression sur ceux qui ne sont entrés dans le programme. Ces changements s’appliquent de façon progressive jusqu’à la prochaine campagne.
Un arrêté daté du 5 novembre 2021 a été publié. A partir de l’automne 2021, et de façon progressive sur l’ensemble des départements, la prophylaxie IBR évolue avec la mise en application de la Loi de santé Animale. Les modalités vont s’alléger pour les troupeaux qui sont qualifiés indemne d’IBR depuis au moins trois ans. C’est le cas de 70 % des élevages bovins. « L’analyse de sang ne portera désormais que sur une fraction des animaux pour les troupeaux de plus de 40 têtes. La proportion d’animaux testés dépendra de la taille du troupeau pour des raisons statistiques, mais par exemple pour 100 bovins de plus de 24 mois, il devrait n’y en avoir qu’environ 40 de testés » explique David Ngwa Mbot, vétérinaire de GDS France.
C’est la reconnaissance par l’Europe du programme français qui permet cette économie.
En revanche, la prophylaxie IBR s’alourdit pour les troupeaux français non qualifiés. La Loi de santé animale impose dans cette situation un dépistage individuel de tous les animaux âgés de douze mois et plus, alors que la France pratiquait jusqu’à présent des sérologies sur mélanges (une analyse pour dix animaux). La facture sera donc plus lourde pour ceux qui sont dans ce cas – environ 7 % des troupeaux français.
D’autre part, il y aura pour ces élevages non qualifiés des modifications pour les mouvements. « Pour la sortie des animaux, en plus des dépistages sérologiques IBR négatifs, le respect d’une quarantaine d’au moins 21 jours est exigée par la Loi de santé animale » informe David Ngwa Mbot. De plus, les animaux des troupeaux non indemnes ne pourront plus aller en troupeaux indemnes, et les animaux des troupeaux suspects ou infectés ne pourront aller qu’à l’engraissement en bâtiment.
De quoi donc inciter fortement ceux qui ne l’ont pas encore fait à achever l’assainissement de leur troupeau, et à intégrer ainsi la démarche de qualification le plus rapidement possible.
A noter que les broutards et les veaux laitiers pourront bénéficier d’une dérogation à cette quarantaine et au contrôle sérologique avant départ avec une ASDA étiquetée « non dépisté IBR ».
La règlementation européenne fixe la durée maximale des programmes d’éradication à six ans. «L’intérêt général est d’atteindre rapidement le statut de zone indemne IBR pour la France, car alors les mesures seront très significativement allégées pour tous les élevages » explique David Ngwa Mbot. « Ce statut de zone indemne n’est atteignable à l’échéance de 2027 qu’avec une pression accrue sur les élevages à risques. »