La Covia maîtrise toute la filière, de la production à la commercialisation des bovins
La Covia (Coopérative viande de la région Atlantique) s'est lancée il y a cinq ans dans une démarche filière, avec le rachat des sociétés d'abattage et de commercialisation de Vendée Loire Viande.
C'est en 1976 que la coopérative viande de la région Atlantique (Covia), basée à Challans en Vendée, voit le jour. Depuis, la structure et notamment les 300 éleveurs qui la constituent se sont impliqués dans l'abattage et la commercialisation de leurs produits.
« De sa création à 2009, Covia était une organisation classique de producteurs. En 2000, Vendée Loire Viandes (VLV), basée également sur le site de Challans, a souhaité que Covia intègre le capital à hauteur de 5 % pour bénéficier d'une image filière. En 2009 l'entreprise, touchée par des difficultés financières, nous a sollicités pour trouver un accord commun. C'est ainsi qu'en 2010, les éleveurs ont racheté la société VLV. Covia est aujourd'hui actionnaire à 100 % de la commercialisation par le biais de Vendée Loire Viandes (85 salariés) et dispose de 63 % du capital de l'abattoir (SEAC, 50 salariés). Nous avons donc évolué dans nos métiers, en travaillant de l'organisation de la production jusqu'à la commercialisation, avec la vente de carcasses et de produits plus élaborés, tout en passant par l'abattage, la découpe et la transformation », note Christian Lucas, éleveur naisseur-engraisseur (160 mères charolaises) et président du conseil d'administration de Covia et de Vendée Loire Viandes. A côté de la commercialisation et de l'abattage, le groupe Covia compte également deux autres filiales : Sovia à 100 %, l'entreprise de transport et Semiac à 72 %, la société immobilière. L'entreprise Bichon GL possède quant à elle les 28 % et les 37 % restants de la société immobilière et de l'abattoir.
Les éleveurs de la Covia disposent d'une image filière
« Nous avons fait le choix de reprendre un site malgré sa mauvaise santé financière. On aurait pu ne pas investir dans cet outil, mais au risque de voir disparaître notre coopérative et de devoir rejoindre un grand groupe. Dans notre idée d'indépendance, on ne devait pas laisser tomber l'abattoir, pour garder un outil de proximité au service des éleveurs. Cela nous permettait également de conserver l'ensemble des décisions sans s'éloigner géographiquement des éleveurs et ainsi de ne pas perdre de visibilité. Avoir à disposition un abattoir facilite d'autre part l'accès au marché et permet de réaliser notre communication. Grâce à cet actionnariat majoritaire, les trois cents éleveurs de la Covia représentent l'image de la filière. Même si je suis éleveur, je suis capable de dire combien de barquettes va donner une bête, en fonction de son poids carcasse », poursuit le président.
L'abattoir fonctionne aujourd'hui normalement, après une période difficile liée à la reprise d'un outil aux capitaux négatifs et à de nombreuses mises aux normes à effectuer. Beaucoup d'investissements ont ainsi été consentis. Sont abattus à Challans, des bovins, des veaux et des agneaux. La commercialisation concerne quant à elle, des bovins, des agneaux, des veaux et des porcs (réception de carcasses). En moyenne, 60 % des abattages du site partent vers des boucheries traditionnelles. Le reste est à destination de GMS ou de grossistes. Une partie des animaux est également abattue pour les éleveurs. Pour la vente, la préférence est donnée à la carcasse. Toutefois, tous les types de morceaux sont proposés, l'objectif étant de valoriser l'ensemble de la carcasse. « L'activité de la coopérative est centrée sur les départements de la Vendée et de la Loire-Atlantique. Elle déborde un peu sur le Morbihan et l'Ille-et-Vilaine. On valorise principalement des femelles de races Charolaise, Blonde d'Aquitaine, Limousine et Parthenaise. En moyenne, 50 % des animaux de Covia sont abattus sur le site de Challans. On livre du Nord de Bordeaux à Paris », note Patrick Simon directeur adjoint de Covia.
Impliquer les jeunes pour l'avenir et développer le local
« Aujourd'hui, on a la volonté de travailler un peu plus avec les GMS et la restauration collective. Par exemple, on s'inscrit dans le réseau « manger local, ce n'est pas banal », créé cette année dans le département, pour faire la promotion des produits agricoles de proximité, au sein des services de restauration collective. On développe le marché sur les cantines. Cette démarche représente un double intérêt : se faire connaître localement et ne pas subir le déséquilibre carcasse en l'anticipant », ajoute Christian Lucas.
La réussite du groupe Covia dépendra « de l'implication des jeunes générations dans la coopérative. Beaucoup de nos administrateurs approchent l'âge de la retraite. L'objectif est donc d'intégrer des jeunes connaissant le fonctionnement de la coopérative et de leur faire comprendre celui du site d'abattage et de commercialisation. Quatre jeunes sont déjà rentrés au conseil d'administration composé de onze éleveurs. L'année prochaine, ce sera au tour de deux autres », observe le président du groupe.
Le groupe Covia, c'est :
o 300 éleveurs : moitié viande, moitié lait
o 22 000 bovins
o 2 centres d'allotement (Challans et Plessé)
o 5 zones de chalandise : marais de Challans, de Machecoul, de Brière, Lac de Grand Lieu, marais Loire Sud et Nord.
o 30 % d'animaux passent dans une filière qualité (Carrefour : 419 kg carcasse de moyenne, IGP : 491 kg carcasse, boeuf de nos régions : 429 kg)
o 2 clients principaux : Vendée Loire Viandes, Bichon GL.
L'abattoir de Challans c'est :
o 400 bovins abattus par semaine dont 80 gros bovins pour les éleveurs
o 46 à 52 % des animaux de Covia valorisés sur le site de Challans
o 200 veaux abattus par semaine
o 1500 agneaux abattus par semaine