Jeunes bovins et diarrhées d’automne : le vermifuge n'est pas automatique
Quand quelques jeunes d’un même lot commencent à faire mou avant d’être rentrés et parfois même juste après l’avoir été, ce n’est généralement pas pour une raison alimentaire. Pour une raison parasitaire, alors ? Cela peut être le cas mais pas seulement… Il ne faut jamais boucler l’enquête avant de l’avoir commencée.
Quand quelques jeunes d’un même lot commencent à faire mou avant d’être rentrés et parfois même juste après l’avoir été, ce n’est généralement pas pour une raison alimentaire. Pour une raison parasitaire, alors ? Cela peut être le cas mais pas seulement… Il ne faut jamais boucler l’enquête avant de l’avoir commencée.
En automne comme en toutes saisons, n’excluons pas un passage viral, généralement banal et transitoire, même lorsque s’invite le virus de la BVD récupéré parfois au contact de voisins de pâture au cours de l’été. N’excluons pas non plus les mycotoxines des fourrages altérés lorsqu’ils sont distribués aux jeunes ni quelques végétaux toxiques, particulièrement quand l’herbe vient à manquer. Mais l’automne est surtout la saison des intoxications par les glands qui peut toucher dans un lot plusieurs animaux particulièrement addicts et c’est de préférence à l’automne que se manifeste aussi la redoutable salmonellose une fois les animaux rentrés en bâtiment.
Et les parasites ?
Oui, il faut bien sûr s’en méfier et particulièrement des strongles digestifs chez des animaux qui n’ont pas encore réalisé 8 à 10 mois de contact effectif mais ils ne sont pas toujours seuls à la manœuvre. Les jeunes animaux peuvent être victimes de la migration de très nombreuses larves de paramphistomes au cours d’une infestation d’automne massive avec une diarrhée qui se manifeste parfois après qu’ils aient été rentrés. Ces parasites peuvent être épaulés par les coccidies sur de jeunes animaux nés dehors et stressés par la rentrée en bâtiment et dans ce cas quelques dizaines de milliers d’oocystes seront visibles au microscope dans un seul gramme de bouse. Il en va tout autrement pour la migration larvaire des paramphistomes qui ne peut être objectivée que par l’autopsie tandis que le dosage du pepsinogène sanguin permettra de révéler la présence dans la caillette de très nombreuses larves de strongles qui en automne rentrent en dormance.
Vous voyez bien qu’avant de sortir le vermifuge, votre véto va devoir mener l’enquête !