Deux hectares de panic érigé pour réduire les achats de paille de litière
Pour remédier en partie à leur déficit en paille, les associés du Gaec Fayolle en Corrèze ont semé l’an dernier quatre parcelles de panic érigé ou switchgrass, et s’apprêtent à faire leur première récolte fin février.
Pour remédier en partie à leur déficit en paille, les associés du Gaec Fayolle en Corrèze ont semé l’an dernier quatre parcelles de panic érigé ou switchgrass, et s’apprêtent à faire leur première récolte fin février.
Sur leur exploitation spécialisée dans la production de veaux sous la mère située à Concèze au nord-ouest de la Corrèze aux confins de la Dordogne, les trois associés du Gaec Fayolle ont choisi l’an dernier de semer 1,9 hectare de switchgrass répartis sur quatre parcelles.
Trois d’entre elles sont sur une butte à 400 mètres d’altitude et la plus grande fait 0,5 hectare. Jusque-là on les utilisait principalement pour produire des céréales ou du maïs. « Mais vu leur dimension on passait notre temps à faire des manœuvres au moment de la préparation du sol et des récoltes, souligne Fabien Fayolle, un des associés. Ce sont des sols limono argileux dont le pH est compris entre 5,5 et 6 où on faisait jusqu’à 70 quintaux de céréales les très bonnes années, mais guère plus de 50 le plus souvent. »
Dans la mesure où ces parcelles sont difficiles à transformer en pâture compte tenu de leur modeste surface et de l’absence de point d’eau, les utiliser à la seule fin de production de litière en ne leur consacrant de cette façon pas plus de 2 h/ha/an au moment de la récolte a été analysé comme une option à tenter. « Maintenant que le switchgrass est bien implanté, on interviendra sur ces parcelles seulement une fois par an. » Les parcelles ont été semées à 12 kg/ha début juillet 2021 après un labour, une préparation du sol soigné, un faux semis, puis un semis avec un combiné et deux passages de rouleau.
Fabien Fayolle confirme que l’installation de cette plante est longue et laborieuse la première année. « Sur une parcelle je me suis fait une fausse joie car j’ai fait une confusion avec du panic pied de coq. Les deux plantes sont très semblables au stade plantule. »
Côté herbicide, après un passage d’antidicot à demi-dose au mois d’août l’année du semis, il y a eu un passage de glyphosate à 1,2 litre/ha en mars 2022 avant que la plante ne redémarre. L’an dernier, il mesurait entre 80 centimètres et 1 mètre de haut à l’entrée de l’automne. Il y a de rares zones où il manque des pieds mais mi-septembre le couvert était bien dense et avoisinait 1,8 mètre de haut. « C’est globalement conforme à ce que l’on nous avait annoncé. »
Réduire les achats de paille
Malgré la quinzaine d’hectares de céréales et l’utilisation de plaquettes de bois, leur exploitation achète régulièrement de la paille provenant des Charentes à raison en moyenne de trois camions par an. Un peu moins quand les disponibilités en plaquettes sont plus importantes.
« L’an dernier, on a eu l’opportunité d’acheter 22 bottes de switchgrass. On les a utilisées exactement comme de la paille de céréales dans des cases de vaches sans problème particulier tant avec la pailleuse que pour le confort des animaux lesquels sont nourris avec une ration associant un mélange d’ensilage d’herbe et de maïs additionné de foin. »
Les fibres sont un peu plus longues que celles de la paille et aucune différence n’a été observée sur le fumier, qui pour autant n’a pas été analysé. « On envisage de récolter à partir du 15 février quand il y aura une belle période de beau temps. Pour l’instant, c’est prometteur. Notre crainte est qu’il se couche. Avec notre 1,9 hectare on espère cet hiver récolter autour de 15 tonnes de « paille » et arriver à 20-25 tonnes l’an prochain."