[Covid-19] Le veau sous la mère tire le bilan de la crise
Les veaux sous la mère qui étaient prêts à partir ont finalement pu globalement être mis en marché pendant la période du confinement. Les boucheries artisanales ont joué un rôle important dans la gestion de cette crise.
Les veaux sous la mère qui étaient prêts à partir ont finalement pu globalement être mis en marché pendant la période du confinement. Les boucheries artisanales ont joué un rôle important dans la gestion de cette crise.
« Nous nous sommes relativement bien sortis de cette période de crise du coronavirus, qui se présentait comme très difficile pour les éleveurs de veaux sous la mère » analyse Jean-Pierre Soularue, président du Comité interprofessionnel du veau sous la mère (Civo)
Quand le confinement a été annoncé, et qu’un certain nombre de rayons traditionnels de la grande distribution ont été fermés, les éleveurs ont été très inquiets. Ce secteur représente environ 1/3 des débouchés pour les veaux sous la mère. Et les veaux qui sont prêts à partir ne peuvent pas être stockés en élevage (contrairement à ce que l’on peut faire avec des vaches de boucherie pendant quelques semaines).
Peu d'animaux ont bénéficié de la dérogation demandée à l'INAO
Une dérogation a été demandée à l’INAO pour pouvoir temporairement augmenter de 10 kilos le poids et allonger d’un mois l’âge des veaux sous Label Rouge. « Cette dérogation a finalement concerné très peu d’animaux. Mais elle a été très importante pour soutenir moralement les éleveurs qui étaient dans l’incertitude » observe Jean-Pierre Soularue.
En effet, petit à petit, les boucheries traditionnelles ont monté en activité durant la période de confinement. Certaines ont accru leurs achats de veau sous la mère de 20 à 30 %, quand d’autres ont réussi déjà à maintenir leur niveau d’activité. Et les veaux prêts à partir ont pu être mis en marché. « Nous sommes reconnaissants envers les boucheries pour tout le travail qu’elles ont réalisé pendant cette période de confinement et pour avoir sensibilisé les français à la situation des éleveurs de veaux sous la mère » souligne Jean-Pierre Soularue.
Les cours n’ont pas pu par contre satisfaire tous les éleveurs. « Les veaux haut de gamme, destinés à la boucherie traditionnelle, correspondent à une demande, et trouvent leur place sur le marché » constate Jacotte Libeau, animatrice de l’association Le veau sous la mère. C’est un produit très exigeant, qui permet de bonnes ventes et de maintenir les marchés sur toute l’année. « Mais les veaux sous la mère de moindre qualité entrent en concurrence avec le veau de boucherie, un secteur qui est en plus en très grande difficulté économique actuellement. »
L’opération de promotion pour la viande de veau à la Pentecôte orchestrée par Interbev clôt cette période particulière. La météo, avec le très beau temps de ce week-end, n’est pas des plus favorables à la consommation de viande de veau, malgré les efforts de communication déployés pour inciter à la cuisiner en mode « été ». « Nous voulons mettre en place un travail de fond, au sein de chaque organisme de gestion, pour sensibiliser le secteur de la restauration haut de gamme » explique Jean-Pierre Soularue.
Le MODEF demande au gouvernement, dans un communiqué du 28 mai 2020, un soutien pour le veau de lait sous la mère, avec notamment l’instauration d’un prix plancher à 8,50 €/kg qui tient compte des coûts de production et du revenu des producteurs, l’arrêt des importations de veau, l’activation du Fonds National de Gestion des Risques Agricoles (FNGRA) par le biais du régime des calamités agricoles afin d’indemniser les éleveurs qui sont confrontés à des pertes économiques en raison du coronavirus.
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