Colostrum et mammite
Une vache, qu’elle soit laitière ou allaitante et qui n’est pas dans son assiette au moment du vêlage est peut-être victime d’une mammite toxinique d’un ou plusieurs quartiers qu’il faut par conséquent systématiquement rechercher. Ce genre de mammites s’accompagne ordinairement d’une inflammation, pas forcément très marquée, de cailles qui attendent parfois un jour pour apparaître, d’une diminution de production, d’une altération de la coloration du lait et d’une élévation du comptage cellulaire de nature à faire virer le « test au teepol » ou CMT. Oui mais à proximité du vêlage, la coloration du colostrum est variable puisqu’il lui arrive de contenir un peu de sang ou beaucoup de matières grasses qui lui confèrent une couleur assez éloignée de celle du lait ; le comptage cellulaire est toujours élevé puisque le colostrum contient beaucoup de cellules immunitaires ; la quantité de lait est difficile à évaluer pour peu que le veau se soit rassasié ou que la vache en ait peu et l’inflammation n’est pas nette dès lors qu’un engorgement ou un œdème mammaire tout ce qu’il y a de plus banal accompagne le vêlage… C’est un casse-tête pour l’éleveur qui peut aussi se confronter à une vache allaitante peu coopérante.
Savoir attendre un peu
Alors, dans ces conditions, comment conclure à l’implication d’une infection mammaire ? On en est réduit à devoir mettre bout à bout les infos dont on dispose. Trouver un ou deux quartiers peu remplis et dont le lait est plus pâle que les deux autres n’est pas une preuve de mammite débutante car le veau peut s’y être abonné. Mais provoquer de la douleur en palpant le quartier raconte quelque chose de plus que le simple œdème surtout si le lait est anormalement pâle et transparent. En l’absence de signes décisifs, il faut savoir attendre un peu et refaire l’examen de la mamelle et du lait quelques heures plus tard. Il faut aussi comparer le lait de chaque quartier pour s’apercevoir que celui d’un ou de deux quartiers prend une couleur et/ou une transparence anormale.