Centipède, le RTK gratuit
Le réseau collaboratif de bases RTK Centipède permet d'accéder à la précision centimétrique et répétable gratuitement.
Le réseau collaboratif de bases RTK Centipède permet d'accéder à la précision centimétrique et répétable gratuitement.
Lancé en 2019, le réseau collaboratif Centipède se compose aujourd’hui de 340 bases RTK, installées pour une très large majorité en France. "62 % des bases RTK sont aujourd’hui montées par des agriculteurs, dont un sur dix est dans la viticulture", confie Julien Ancelin, ingénieur d’étude Inrae, fondateur de Centipède. Le réseau s’appuie notamment sur un logiciel open source*. "Six mois après le lancement, Stéphane Péneau, de la société nantaise CartoCités, a développé le RTKbase, ce petit logiciel qui permet de construire sa propre base et de l’intégrer dans le réseau Centipède. De lignes de codes, nous sommes passés à un logiciel avec des boutons, plus accessibles à tous." Des évolutions sont aussi à noter du côté des composants. Il est désormais possible d’acheter des kits tout prêts et de les installer soi-même facilement. "Tout ça pour un budget de 500 euros, l’équivalent d’un an d’abonnement à un réseau RTK du commerce. C’est ce qui explique le succès auprès du public agricole."
Pour ce qui est de la fiabilité du réseau, chaque base RTK est géoréférencée avant d’intégrer le réseau. "Elle enregistre pendant plus de 24 heures sa position. Les informations collectées sont envoyées à l’IGN, qui en retour envoie gratuitement une position précise", explique Julien Ancelin.
Connecté qu’à une seule antenne
Pour le moment, Centipède ne propose que de la connexion à une seule base à la fois. "Nous n’avons pas de système de type VRS de Trimble, qui définit une base RTK virtuelle par triangulation des positions des différentes bases RTK à proximité, ce qui permet d’affiner encore la précision. Cela fait partie des développements à venir, confie Julien Ancelin. Cependant, la précision reste largement suffisante pour les usages agricoles." Ajoutons que l’ingénieur a développé RTKBase Variable, qui sélectionne de manière automatique la base la plus proche, passant à une autre antenne si un problème technique implique la plus proche.
Concernant le financement, il se partage entre les investissements des agriculteurs et autres contributeurs dans les antennes RTK (autour de 500 euros) et l’exploitation de deux serveurs (500 euros), financée par l’Inrae. "C’est un investissement limité", explique l’ingénieur, qui a en plus l’intérêt de servir à d’autres instituts publics. Son utilité est donc loin d’être remise en cause.
Géré par une dizaine d’administrateurs publics et privés, le réseau Centipède se démocratise notamment au travers d’un groupe sur le réseau social Telegram. Les zones blanches, c’est-à-dire ne disposant pas de base RTK à moins de 50 km, correspondent souvent à des parcs naturels et sont appelées à disparaître, l’ONF envisageant de poser quelques bases dans ces parcs. Le réseau est en train de se développer hors métropole, mais aussi hors de nos frontières.