Aller au contenu principal

Gestion du pâturage
Au moment de la mise à l´herbe, prévoir et organiser la campagne d´herbe

L´herbe est la matière première alimentaire de base pour tout élevage allaitant. Tout bon éleveur doit donc savoir cultiver l´herbe.
En France, l´herbe et l´élevage allaitant sont indissociables. Les animaux en phase d´élevage sont dans les pâtures la plus grande partie de l´année.


Puis l´herbe conservée sous forme de foin, d´ensilage ou d´enrubannage est à la base de l´alimentation de ces animaux tout au long de la mauvaise saison. Le fait d´avoir de l´herbe en quantité comme en qualité et surtout le plus régulièrement possible doit donc être une priorité. La conduite des prairies de l´exploitation doit viser à permettre d´atteindre le maximum d´autonomie alimentaire tant par la constitution de stocks de foin, d´ensilage et d´enrubannage suffisants que par un pâturage bien conduit.
Il ne faut surtout pas oublier que l´herbe pâturée est le fourrage le plus économique sur une exploitation. Il convient donc de maximiser la durée de son utilisation à condition que les croissances ne soient pas pour autant pénalisées.
©F.A.

Incontournables dans les systèmes allaitants, les surfaces en herbe
n´ont malheureusement pas la place qu´elles méritent dans le cortège des aides compensatoires comparativement à d´autres plantes fourragères. F. d´Alteroche
Prévoir les surfaces de fauche pour les stocks fourragers
Au printemps, avant la mise à l´herbe des lots d´animaux, il faut déjà prévoir leur prochaine rentrée à l´étable et donc veiller à réserver suffisamment de surface de fauche pour constituer les stocks fourragers de l´hiver à venir. « La réalisation d´une prévision fourragère avant la mise à l´herbe permet d´ajuster les surfaces à pâturer et à récolter en fonction de l´effectif du troupeau et de prévoir d´éventuels achats de fourrages et de concentrés », expliquent les techniciens des Chambres d´agriculture de Champagne-Ardenne dans une brochure consacrée à l´élevage allaitant. Suivant le format des animaux du troupeau, il faut prévoir entre 1,5 et 2 tonnes de matière sèche par UGB (voir tableau ci-joint) et en déduire les surfaces à faucher en fonction du rendement habituel des prairies. Le rendement pouvant varier d´une année sur l´autre, il est toujours plus confortable d´avoir trois semaines à un mois de réserves « au cas où ».
La surface à pâturer au printemps s´obtient par déduction en soustrayant de la surface fourragère la surface de fauche. Plus le chargement est élevé et plus la surface réservée à la pâture ramenée à l´UGB sera faible.
Le pâturage tournant des lots d´animaux va ensuite améliorer la productivité des prairies grâce à la fréquence de « coupe » de l´herbe. Les passages réguliers des animaux dans les parcelles participent à la bonne valorisation de l´herbe et stimulent sa repousse. Un retour assez fréquent des lots limite par ailleurs les risques de refus, toujours préjudiciables au bon équilibre de la flore et donc à la qualité de la prairie.

Les surfaces disponibles au pâturage sont connues après déduction des surfaces en fauche.
Il faut se rappeler que plus le chargement sera élevé et plus la surface pâturée par animal sera réduite. Les Chambres d´Agriculture de Champagne Ardenne estiment que « l´autonomie sur la surface en herbe est possible jusqu´à un chargement situé selon les régions entre 1,2 et 1,3 UGB/ha d´herbe. Au-delà, il faut avoir recours à d´autres fourrages (maïs, luzerne, paille, co-produits). »

Un groupe de parcelles pour chaque lot
En période humide, sur des sols peu portants (limono-argileux), le pâturage tournant devient limitant dès que la surface est inférieure à 40-50 ares/UGB. Dans ces situations, l´association pâturage continu jusqu´au 15 - 20 mai et pâturage tournant par la suite constitue une solution intéressante qui diminue le chargement lors de la période à risque et limite donc les effets de piétinement. A chaque lot, il est conseillé d´attribuer un petit groupe de parcelles, si possible proches les unes des autres pour faciliter la rotation du troupeau. « Une surface suffisante sera assurée par un minimum de 35 ares par UGB. Pour un chargement de 1,2 UGB/ha d´herbe, un lot de 25 vaches suitées et un taureau auront donc besoin de 10,4 ha d´herbe à pâturer au printemps », précise-t-on à la Chambre d´agriculture de la Creuse.
Pour fournir aux animaux une herbe de qualité et favoriser les repousses feuillues, les animaux doivent pouvoir passer dans la totalité des parcelles avant l´épiaison, sachant qu´il est conseillé de faire entrer les animaux dans une parcelle dès que la hauteur d´herbe atteint 10 cm et dépasse la cheville d´un pied botté et de les faire sortir lorsque la hauteur moyenne est de 5 cm (hauteur du talon de la botte) pour éviter un rasement excessif néfaste à la vigueur de la repousse. La date de récolte des parcelles de fauche va ensuite permettre d´introduire de nouvelles surfaces en herbe pour chaque lot et réduira d´autant le chargement. Sauf cas de sécheresse majeure, l´ensilage, l´enrubannage ou le foin précoce permettent de passer sans trop de dommage le seuil souvent critique du début d´été lorsque le manque d´eau se fait sentir. Ces repousses sont alors les bienvenues pour permettre des croissances correctes de façon économe.

Les plus lus

<em class="placeholder">« Toutes les rations sont revues chaque année, une fois tous les fourrages récoltées et leur composition évolue en fonction des opportunités d&#039;achats de sous-produits ...</em>
Engraissement : « Chaque broutard acheté m'a permis d'obtenir une marge nette de 120 euros »

Thomas Rondier, à la tête d’un système naisseur-engraisseur avec achat dans le Cher, est parvenu au cours des cinq dernières…

<em class="placeholder">Kathleen Brémont et Stéphane Le Moigne, à la tête d’un troupeau de 170 mères Angus à Ver dans la Manche</em>
Abattoir à la ferme : « De leur naissance jusqu’à l’abattage, nos bovins ne quittent jamais leur lieu de vie »

C’est une première en France. Kathleen Brémont et son compagnon Stéphane, à la tête d’un troupeau de 170 mères Angus à Ver…

<em class="placeholder">engraissement de jeunes bovins </em>
Engraissement des broutards : quelles sont les opportunités de marché à saisir ?

En France, les cours porteurs de la viande, le développement de la contractualisation et les soutiens au financement ont …

champ de triticale essais variétaux
Céréales en élevage bovins viande : le triticale a quarante ans et toujours tous ses atouts

Rustique, productif en paille, peu sensible à l'acidité, le triticale est plébiscité par les éleveurs.

<em class="placeholder">Nicolas Urbain naisseur engraisseur en race limousine dans la Creuse</em>
Engraissement : « Mon autonomie est poussée un cran plus loin »

Nicolas Urbain, situé dans la Creuse, ne laisse rien partir en maigre. En 2023, la marge brute de son atelier viande frôle 157…

<em class="placeholder">éleveur robot d&#039;alimenation</em>
« Avec le robot d'alimentation, nous avons réorganisé le travail et gagné sur les performances des vaches laitières et des jeunes bovins »

Au Gaec Maillard, dans l’Orne, l’automate Aura de Kuhn a trouvé sa place pour faire gagner du temps et réduire la pénibilité…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande