Abreuvoirs : de l’eau disponible en quantité et sans gaspillage
Les différents types d’abreuvoirs pour le troupeau allaitant en bâtiment se distinguent par leur protection, leur facilité de nettoyage et par leur dispositif antigel si celui-ci est nécessaire.
Les différents types d’abreuvoirs pour le troupeau allaitant en bâtiment se distinguent par leur protection, leur facilité de nettoyage et par leur dispositif antigel si celui-ci est nécessaire.
Deux catégories d’abreuvoirs sont adaptées au troupeau allaitant en bâtiment (1) : les abreuvoirs de type bol et les abreuvoirs isothermes. Le classique bol se décline en abreuvoir à palette, abreuvoir à tube (soupape tubulaire) et abreuvoir à niveau constant. Les abreuvoirs isothermes, généralement posés sur un socle en béton, ne nécessitent pas d’électricité pour protéger contre le gel mais sont plus encombrants. Ils sont soit à boule soit à coupelle de réserve. « Il existe une centaine de références d’abreuvoirs en magasin, parmi lesquelles il faut choisir en général seulement un ou deux modèles », observe Jérôme Cosnet, directeur général de Cosnet industrie. « Pour que l’abreuvement se fasse au mieux pour tous les animaux d’un lot, le dispositif d’abreuvement doit être pensé en amont de l’aménagement du bâtiment », explique aussi Élodie Collinet, responsable marketing et communication de La Buvette. Ceci pour disposer dès le départ des canalisations adéquates.
Il est conseillé de toujours prévoir dans chaque case deux abreuvoirs distants l’un de l’autre (souvent placés entre deux cases), ce qui réduit la compétition entre animaux pour y accéder. « Et il faut les positionner où l‘éleveur peut les contrôler facilement et intervenir rapidement. Dans la plupart des configurations, le meilleur emplacement est sur l’aire de raclage », précise Élodie Collinet.
Un filtre en tête de ligne et des abreuvoirs protégés
« Nous préconisons l’installation systématique d’un filtre de 100 microns en tête de ligne pour limiter les impuretés dans les canalisations et avoir une installation qui vieillit bien », explique Elodie Collinet.
L’installation d’un système antigel est nécessaire dans un certain nombre de régions en France, parfois aussi en fonction de l’orientation du bâtiment. Elle s’anticipe elle-aussi dès l’aménagement du bâtiment. Soit le système nécessite l’électricité (et peut protéger jusqu’à des températures très basses), soit il repose sur des matériaux isothermes. Il existe aussi des abreuvoirs en circuit fermé avec une pompe – par exemple 10 abreuvoirs sur une ligne de 125 mètres de long – la mise hors gel étant dans ce cas assurée par la circulation permanente de l’eau. Un système d’alarme est prévu pour la sécurité de l’approvisionnement. Il faut cependant quand même protéger les canalisations (rubans chauffants…).
Les abreuvoirs se choisissent en fonte émaillée de haute qualité, en inox agréé pour sa qualité, ou en matière synthétique résistante aux UV (polyéthylène haute densité rotomoulé). Pour la solidité du matériel, des renforcements en acier galvanisé sont proposés. On peut aussi porter attention à choisir un système de réglage du débit plutôt trop dur que trop souple pour éviter que le mécanisme ne se dérègle tout seul au gré des mouvements des animaux.
Davantage d’abreuvoirs collectifs
« Le type de matériel individuel qui se vend le plus est le bol en polyéthylène avec protection en acier galvanisée intégrée, soit à niveau constant soit tubulaire », explique Patricia Kosc de Rico-Suevia. "Parallèlement, on observe ces dernières années pour vaches allaitantes une déclinaison vers des abreuvoirs collectifs en inox de grandes longueurs, plutôt que des abreuvoirs à boules ou à coupelles et ce en fonction du type de stabulation."
Les raisons sont multifactorielles : facilité de nettoyage, accès à suffisamment d’eau, propreté et caractère inaltérable de l’inox dans le temps. à boule ou à coupelle avec réserve.
« Il est important de choisir du matériel qui se nettoie facilement. La forme de l’abreuvoir permet d’accumuler le moins de saleté possible et les bondes de vidange doivent être pratiques », conseille aussi Patricia Kosc. Le diamètre de vidange et la facilité de son accès sont les points à prendre en compte. « Nous avons des modèles avec deux pas de vis à l’avant très facile à vidanger, et à l’intérieur une vanne et un petit tuyau sont disponibles pour rincer l’intérieur », explique par exemple Jerôme Cosnet. « Si le paillage est mécanique, et que l’emplacement des abreuvoirs favorise leur salissement par la paille projetée, on peut porter son choix sur un abreuvoir équipé d’une trappe qui ferme l’abreuvoir quand la machine passe. »
Des trucs pour limiter le lapage
Les dispositifs antilapage consistent en des rebords qui refoulent l’eau. « Choisir un bol de la taille du mufle avec un système de poussoir pas trop souple pour les jeunes bovins en engraissement permet aussi de limiter le salissement autour de l’abreuvoir », précise Jérôme Cosnet. « Les placer à la bonne hauteur a aussi son importance pour réduire le lapage », ajoute Patricia Collinet. Les abreuvoirs à boule empêchent par définition le lapage, mais ils ont la réputation de ne pas être les plus faciles à nettoyer. Il faut s’astreindre à un nettoyage soigné tous les deux ou trois jours, au minimum deux fois par semaine.
« Pour les broutards repoussés, on peut choisir un bac collectif à niveau constant. Un bac de 25 litres convient pour 25 animaux, un bac de 72 litres peut abreuver jusqu’à 45 bovins viande en case collective », informe Jérôme Cosnet. Pour un bâtiment de quarantaine ou une infirmerie, on privilégie le petit bol individuel simple.