Biostimulant: deux agriculteurs de Moselle conçoivent le premier produit foliaire à base de roche volcanique
Fertiroc : ce nouveau biostimulant associe une roche volcanique (zéolithe) micronisée à des éléments nutritifs. Jean et Pierre Niesner, agriculteurs en Moselle, sont à l’origine de la conception de ce produit original dont des essais officiels suisses et belges ont mis en avant l’intérêt.
Fertiroc : ce nouveau biostimulant associe une roche volcanique (zéolithe) micronisée à des éléments nutritifs. Jean et Pierre Niesner, agriculteurs en Moselle, sont à l’origine de la conception de ce produit original dont des essais officiels suisses et belges ont mis en avant l’intérêt.
Des produits à base d’une roche volcanique aux propriétés particulières, la zéolithe, sont commercialisés pour des applications au sol comme amendement. Un premier biostimulant d’application foliaire à base de zéolithe est en cours de commercialisation cette année : Fertiroc. Agriculteurs en Moselle et fondateurs de la start-up Power the Nature, Jean et Pierre Niesner, en sont les concepteurs. Plusieurs années de test ont été nécessaires pour aboutir à son homologation.
Le biostimulant Fertiroc promet d'améliorer l'efficience de l'azote
Fertiroc a fait l'objet de tests durant quatre ans, menés par des organismes de recherche belge (université de Gembloux) et suisse (institut agronomique). En France, des organismes contactés ne s’étaient pas montrés intéressés par le projet à l’époque des premiers tests, selon Jean Niesner. Le produit a obtenu une certification européenne comme biostimulant avec l’allégation « améliore l’efficience de l’azote. » « C’est le premier biostimulant minéral avec cette allégation à obtenir cette norme CE », mentionne Jean Niesner.
La zéolithe présente une structure favorisant les échanges de certains cations. Dans le produit Fertiroc, le minéral a été broyé extrêmement finement (3 µm) « pour obtenir une poudre mouillable se mélangeant bien avec l’eau, ne bouchant pas les buses des pulvérisateurs et permettant une bonne pénétration dans les plantes, précisent Jean et Pierre Niesner. Il est associé à trois cations nutritifs : potassium, magnésium et calcium, dont l’association avec le minéral booste l’assimilation par les cultures. »
Une réduction de 20 à 25 % de la fertilisation azotée sans perte de rendement
« Avec deux publications scientifiques dans des revues à comité de lecture, la recherche suisse a démontré une meilleure assimilation de l’azote avec l’application du produit, avec entre autres une augmentation de l’activité de certains enzymes du sol conduisant à une disponibilité accrue de l’azote », met en avant Pierre Niesner.
Des essais montrent un gain de rendement de 6 à 7 % sur blé, à différents niveaux de fertilisation. « Le produit permet de réduire la fertilisation azotée de 20 à 25 % sans perte de rendement », assurent les agriculteurs, en se référant aux résultats d’essais.
Sur céréales d’hiver, l’utilisation de Fertiroc est conseillée avec deux applications à 1,5 kg/ha, la première à début montaison et la seconde à l’apparition de la dernière feuille. Le biostimulant peut être mélangé à un fongicide et dilué dans un volume de 100 litres d’eau par hectare. Sur maïs, il sera également à utiliser en deux applications sur le feuillage.
Homologué pour toutes cultures et autorisé en agriculture biologique
Son coût d’utilisation est de 42 euros de l’hectare. Permettant une meilleure efficacité de l’azote, les agriculteurs de Power the Nature conseillent l’utilisation du produit combiné à la réduction de la fertilisation azotée de 25 % sur chaque apport d’engrais. Fertiroc est homologué pour toutes cultures et autorisé en agriculture biologique.
« Le produit est référencé dans le réseau Actura de négoces pour sa distribution, informe Jean Niesner. Il est disponible en sacs de 10 kg. » La micronisation de la roche pour l’élaboration du produit est réalisée en Allemagne. Mais les deux agriculteurs envisagent de créer une usine de micronisation en Moselle, si le produit rencontre le succès. Fertiroc devra faire ses preuves sur le terrain le printemps prochain.