L’aide bio au maintien supprimée en Pays de la Loire
À partir de cette année, les producteurs bio des Pays de la Loire ne recevront plus l’aide au maintien des terres en bio que la région leur versait avec l’Agence de l’eau, afin de compenser la décision de l’État en 2017 de ne plus assurer cette aide. « Cette décision va impacter 1 700 producteurs », s’alarme François Vigneau, de la Coordination agrobiologique des Pays de la Loire. La région a remobilisé des budgets pour financer la conversion (181 M€ sur la période 2015-2019 au lieu de 82 M€), mais arrête l’aide au maintien jusqu’à la fin de la programmation PAC en 2022. « En Pays de la Loire, la volaille bio est en général un atelier complémentaire, avec des bovins et des céréales, précise Florent Nouet, des Volailles bio de l’Ouest (réseau Unébio). Même si l’impact varie selon les fermes, cet arrêt de l’aide entraînera en moyenne une perte de 5000 €/an/personne ».
Distorsion de concurrence régionale
« Les éleveurs devraient pouvoir vivre sans aide, estime Benoît Drouin, président de la commission bio du Synalaf. Toutefois, l’aide au maintien est désormais intégrée au revenu. Même si les projets sont avant tout liés à la demande, sa suppression impactera la rentabilité des fermes et à terme peut-être l’essor des filières. Surtout, cela entraîne une distorsion de concurrence entre régions ». Les producteurs pointent leur perte de compétitivité face aux régions voisines de Bretagne, Nouvelle Aquitaine et Centre Val-de-Loire, où les Conseils régionaux et l’Agence de l’eau poursuivent l’aide au maintien. L’arrêt de l’aide pourrait aussi impacter la transmission des fermes bio, les jeunes pouvant préférer convertir une ferme conventionnelle afin de bénéficier des aides à la conversion.