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« Ce qui est important, c’est la bonne eau au bon endroit », l’exemple d’Isigny Sainte-Mère dans le Calvados

Dans le cadre de son plan de réduction de son impact environnementale, la coopérative laitière Isigny Sainte-Mère a travaillé deux axes majeurs ; la réduction de ses consommations d’eau et la baisse de son empreinte carbone. Zoom sur les actions entreprises pour faire baisser de 30 % la consommation d’eau d’ici 2030.

usine de transformation du lait, tuyaux métalliques
La coopérative Isigny Sainte-Mère veut réduire d'au moins 20 % ses dépenses en eau en 2025, comparé à 2022.
© Isigny Sainte-Mère

La coopérative laitière Isigny Sainte-Mère a reçu le prix 2025 de l’optimisation énergétique, décerné par l’Area (association régionale des entreprises alimentaires) Normandie. Le jury a notamment salué « un engagement collectif ». « Un des principaux leviers est en effet la sensibilisation des salariés. Il y a une belle dynamique entre les services, qui permet à chacun d’annoncer la baisse de sa consommation d’eau », abonde Simon Frileux, responsable Marketing et communication de la coopérative.  

Situé près de la mer, entouré de marais et de prairies verdoyantes, le site d’Isigny Sainte-Mère affiche néanmoins des objectifs ambitieux d’économies d’eau. « Cela fait de très nombreuses années que nous sommes attentifs à nos consommations. Les sécheresses que nous avons pu vivre ces dernières années ont renforcé la prise de conscience de l’enjeu », explique Simon Frileux.  

 

 

L’objectif eau 2025 déjà atteint 

« Notre premier objectif était de réduire de 20 % nos prélèvements d’eau par forage, entre 2022 et 2025 », explique Anne-Laure Louedec, responsable Performance énergie & environnement, qui continue « nous avions déjà fait un gros travail de réduction en 2015 sur certains ateliers, mais là c’est différent, la démarche est globale ». Ce premier objectif a déjà été atteint, puisque « à périmètre constant nous sommes déjà à 17 % en novembre 2024 », se réjouit Anne-Laure Louedec, soit plus de 250 000 m3 d’eau économisés, évoquant un prochain palier à -30 % d’ici 2030. 

Installer une centaine de compteurs pour mieux cibler 

« Nous avons renforcé l’instrumentation déjà en place  et ajouté une centaine de compteurs communicants. Car nous savions ce qui était prélevé dans le milieu mais la répartition n’était pas assez fine. Le site s’étend sur 35 hectares, et nous ne pouvions cibler précisément les gisements d’économies. », se rappelle Anne-Laure Louedec. Une centaine de compteurs dédiés ont donc été installés afin de récupérer les informations en temps réel.  

Des actions interservices 

L’entreprise  a ensuite mis en place un comité de pilotage pour définir les actions à mener au sein de chaque service. Axe majeur, l’efficacité réseau, c’est-à-dire la suppression des fuites, avec un objectif zéro fuite d’ores et déjà atteint. « Avec ces compteurs, on gagne en réactivité et on peut cibler plus facilement la zone », précise la responsable Performance énergie & environnement.  

Challenger les consommations d’eau pour les réduire 

Sur la période 2020-2024, la coopérative a mis en place plusieurs leviers supplémentaires d’économies d’eau, comme l’installation de réducteurs de débit. Certains circuits ont été recalibrés pour fonctionner en circuits fermés, ce qui peut nécessiter des travaux notables, comme le remplacement de pompes si la technologie n’est pas adaptée. « Dorénavant, il y a vraiment un sujet eau, de manière transversale, présent dans chaque nouveau projet » se réjouit Anne-Laure Louedec, illustrant « la meilleure eau, c’est celle qu’on ne consomme pas ! » 

L’évolution de la réglementation eau, un nouveau levier 

Publié en janvier 2024, le décret REUSE est devenu effectif le 9 juillet 2024. « Nous avons lancé des études pour voir les possibilités. Nous avons un sujet majeur, la réutilisation des ECML, eaux issues de la concentration des matières laitières, c’est-à-dire lors du séchage de poudres », explique la responsable Performance énergie & environnement. Cette eau est récupérée chaude et très propre « quasiment osmosée » pointe Anne-Laure Louedec. Elle alimente déjà, depuis une dizaine d’année, les chaufferies du site d’Isigny. L’objectif est de passer de 50 % des ECML réutilisées à 100 %, que ce soit pour le lavage des camions, pour le fonctionnement de la station épuration ou pour le lavage des lignes. « Nous avons des gros projets en étude », prévient la responsable. « Ce qui est important, c’est la bonne eau au bon endroit » résume ainsi Pierre Bertrand, responsable Energie à la coopérative normande.  

 

Le projet IsyWatt, pour décarboner la coopérative normande 

Isigny Sainte-Mère a mis en place le plan Isywatt, son projet de décarbonation qui s’appuie sur les économies d’énergies, avec par exemple des émissions divisées par deux à l’horizon 2025 sur le site de Chef-du-Pont et le renouvellement des certifications Iso 14001 et 50001. Mais aussi une utilisation de la biomasse bois, l’écoconception des emballages et un objectif ambitieux d’économie d’eau.  

  • Montant des investissements déjà réalisés : 6 millions d’euros sur les deux thématiques, eau et décarbonation. Dont 3 millions d’euros liés à l’eau
  • Coût d’un compteur connecté : en moyenne 1200 € avec les raccordements et la remontée des données, en automatique

Les principaux coûts du plans eau résident dans la création de stockage supplémentaire pour permettre la récupération des ECML avec l’organisation du tri qualité, mais aussi dans la création de nouveau réseau de distribution, permettant la distribution de la bonne eau au bon endroit.  Nous avons aussi investi dans des modules de recyclage des eaux d’arrosages de garniture, et remplacé des pompes ne permettant pas le fonctionnement en circuit fermé. Nous avons aussi remplacé la NEP principale usine de notre atelier de réception/prétraitement.  

Rédaction Réussir

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