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Bio contre HVE : une nouvelle guerre des tranchées pour le monde agricole

Les attaques se multiplient contre la certification haute valeur environnementale. Les critiques visent notamment la possibilité d'accéder au niveau supérieur des éco-régimes avec la HVE, la plaçant sur un pied d'égalité avec l'agriculture biologique.

Certains partisans de l'agriculture biologique contestent les vertus environnementales de la certification haute valeur environnementale, créant une nouvelle fracture dans le monde agricole.
Certains partisans de l'agriculture biologique contestent les vertus environnementales de la certification haute valeur environnementale, créant une nouvelle fracture dans le monde agricole.
© C. Gloria

La certification HVE célèbre ses dix ans. C’est en effet sa fête. Pas une semaine sans une attaque contestant ses vertus vertes. Sa légitimité à donner accès au niveau supérieur des éco-régimes de la future PAC est particulièrement visée. Le collectif Pour une autre PAC, qui regroupe 45 organisations, vient de demander sa « suppression des pratiques donnant droit à une subvention environnementale ».

Ce tir nourri dessine un nouveau front : celui de l’agriculture biologique contre la HVE. Pour les partisans de la bio, elle seule garantit la transition agroécologique avec son cortège d’effets bénéfiques (climat, biodiversité, qualité des sols…). Et pour sauver le soldat AB, il faudrait abattre le troufion HVE.

Les accusations d’écoblanchiment rendent amers nombre d’agriculteurs certifiés en grandes cultures. Peu y sont parvenus sans améliorer leurs pratiques – et pour l’heure sans réel retour économique. Les efforts sont variables selon la situation de départ et la région (zone de plaine, bocage, appartenance à un groupe Dephy…). Les retours de terrain attestent qu’obtenir la note de 10 pour le pilier biodiversité, plus encore pour celui des phytos, est rarement une formalité. En clair : si toutes les exploitations passaient en HVE, le gain sur les pratiques serait indéniable, bien que moindre qu’une conversion « tout bio ».

Avancer progressivement vers des pratiques plus vertueuses est-il nécessairement synonyme de statu quo et d’immobilisme ? Derrière les convictions des uns et des autres, respectables, on entrevoit une guerre de position pour préserver des parts de marché, qu’il s’agisse des aides de la PAC ou du caddie du consommateur. Alors que beaucoup jugent ambitieux l’objectif de 25 % de la sole européenne en bio en 2030 fixé par la stratégie De la ferme à l’assiette, n’y a-t-il pas de place pour la HVE ? La lutte entre les modèles agricoles n’a jamais laissé la place aux nuances.

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