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Affichage environnemental
Après le Nutri-score, l’Eco-score, nouvel outil d’aide à la décision

Lancé par un collectif de neuf entreprises, applications et associations de l’alimentation, l’Eco-score se veut un outil pour aider consommateurs et fabricants à consommer et produire avec moins d’impacts sur l’environnement.

© Capture d'écran FoodChéri

Après la nutrition, l’environnement ! Nos produits alimentaires vont désormais pouvoir être notés et marqués par un logo indicateur de leur impact environnemental : l’Eco-score classe, à l’image du Nutri-Score, en cinq catégories (A, B, C, D, E), de l'impact le plus faible à l'impact le plus élevé produits brut, transformés et plats préparés (recettes). Il a été lancé le 7 janvier par un collectif composé d'associations, d'applications citoyennes et d'entreprises engagées : le distributeur bio en ligne La Fourche, les sites de livraison de repas FoodCheri, Seazon, les applications Yuka, Etiquettable, Open Food Facts, Frigo Magic, Scan Up, et le site de cuisine Marmiton.

« Apporter sa pierre à l’édifice de l’affichage environnemental »

« L’Eco-score a pour objectif d’être un outil de changement à la fois pour le consommateur -pour le sensibiliser et lui permettre de faire des choix éclairés- mais aussi pour les fabricants, distributeurs et producteurs, pour leur permettre d’être plus transparents et de faire évoluer leur offre en réduisant leur impact environnemental, explique Shafik Asal, cofondateur de ECO2 Initiative et Etiquettable, en visoconférence de presse. L’objectif est aussi de contribuer au débat public sur l’affichage environnemental : nous voulons apporter notre pierre à l’édifice. »

Ce lancement s'inscrit en effet dans une expérimentation lancée par le Ministère de la Transition Ecologique, coordonnées par l'Ademe et l'Inare et plébiscitée par la Convention Citoyenne, pour évaluer différentes méthodologies d'affichages. « Nous ne sommes pas les seuls à développer des initiatives d’affichage environnemental, et c’est une bonne chose, précise Lucas Lefebvre, cofondateur de La Fourche. L’idéal serait que l’Ademe et le gouvernement regardent toutes ces expérimentations pour arriver à un affichage environnemental harmonisé. Dans tous les cas, fin 2021, l’Ademe tranchera pour une méthodologie unique. »

Méthodologie : un système de bonus-malus pour prendre en compte les externalités positives des modes de production

L’Eco-score se calcule en deux temps. Un score sur 100 est établi par l’ACV (analyse du cycle de vie) du produit, qui prend en compte les paramètres de production, de transport et d’emballage, et basé sur la base de données environnementale Agribalyse produite par l’Ademe et l’Inrae. Puis à cette note sur 100 vient s’ajouter un système de bonus-malus (de -15 à + 20 points) sur six critères : labels (13 labels pris en compte dont le bio, HVE, le Label Rouge, le commerce équitable, Bleu Blanc Coeur…), provenance des produits, politique environnementale des pays producteurs, espèces animales menacées, recyclabilité des emballages (produits et livraison) et saisonnalité.

« L’ajout d’un système de bonus-malus dans notre méthodologie permet d’intégrer les limites de l’ACV et d’Agribalyse qui ne prennent pas en compte le stockage du carbone par les prairies ou les zones de biodiversité par exemple. Les résultats sont donnés au kilo produit et nous regardons pour traduire cela à l’hectare ou à la calorie… », explique François Martin, cofondateur de Yuka.

Filière bio et filière viande peu convaincues

En décembre, des associations écologistes et de consommateurs ainsi que la filière viande avaient estimé que les données et la méthodologie d’Agribalyse risquaient de favoriser l'agriculture intensive, « l’ACV favorisant les cycles de production les plus courts, donc les plus industriels » (lire l’encadré ci-dessous).

Avec sa méthodologie, le collectif prend en compte les externalités positives selon les modes de production, le bio étant mieux noté que l’intensif, avec des productions importées beaucoup moins bien notées que l'origine France car « générant plus de pollution », le « vrac ayant de très bonnes notes car s’affranchissant des question d’emballage ».

Un logo ouvert à tous… y compris à la restauration collective avec Elior

L’Eco-score va être affiché sur les applications et sites internet du collectif, dès ce jour (en février pour Yuka). Il va aussi remplacer le score-carbone inventé par La Fourche (« qui est un peu son ancêtre ») et affiché sur les étiquettes de ses produits, à côté du Nutri-score.

L’Eco-score est ouvert à tous, avec la méthodologie en libre accès. Le logo est marque déposée mais d’utilisation gratuite à condition de respecter le règlement d’usage. « J’ai aussi eu des discussions avec des distributeurs, se réjouit Pierre Slamich, cofondateur de l'association Open Food Facts. Ils ne se sont pas (encore) engagés à apposer le logo sur leurs produits mais ont montré un fort intérêt pour la démarche, la méthodologie. »

Outre les produits de grande consommation, l’Eco-Score n’oublie pas la RHD puisque la restauration en livraison est partie prenante du collectif (FoodChéri, Seazon). « La restauration collective s’est aussi engagée avec Elior qui va afficher l’Eco-score dans ses restaurants. On a aussi d’autres contacts avec les autres acteurs, comme Sodexo… », souligne Shafik Asal.

A lire aussi : Du Nutri-Score à l’Impact-Score : de l’importance des labels à note pour impliquer entreprises et consommateurs

 

Agribalyse dénoncé par les ONG et la filière bio En décembre, 17 organisations de défense de l'environnement, des consommateurs, des animaux, ainsi que l'intégralité de la filière de production biologique française (Fnab, Synabio) ont dénoncé la méthode Agribalyse qui, selon eux, « favorise de manière aberrante l'agriculture intensive sans prendre en compte les externalités positives des systèmes extensifs ». Appliquant la méthode pour cinq produits avec ou sans signe de qualité : les oeufs, le poulet, le blé, les pommes et le lait (plus le score est élevé, plus le produit est considéré mauvais pour l’environnement). « Globalement on observe que les produits sous signes de qualité et/ou issus de modes de production extensifs sont moins bien notés que les produis issus de l’agriculture conventionnelle et des élevages intensifs (…) Dans le cas de la pomme et du blé, les résultats s’expliquent par le rendement maximum, qui n’est accessible que par les méthodes conventionnelles intensives (pesticides, azote minéral…) et sur des territoires offrant les potentiels de rendement correspondants », dénoncent-elles. Agribalyse étant pressenti pour servir de base à la future étiquette environnementale, ces organisations ont donc appelé le gouvernement et l’Ademe à rectifier ces biais et améliorer la méthodologie.

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