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Bio Loire Océan fait évoluer son cahier des charges

Les membres de Bio Loire Océan prennent des engagements de production et réfléchissent à la stratégie commerciale de leur structure collective.

 BLO souhaite valoriser son travail sur les semences paysannes grâce à l’étiquetage des légumes qui en sont issus. © BLO
BLO souhaite valoriser son travail sur les semences paysannes grâce à l’étiquetage des légumes qui en sont issus.
© BLO

Bio Loire Océan s’est développée et structurée pour essayer d’organiser la filière fruits et légumes en Pays de Loire et notamment pour répondre à la demande de Biocoop au début des années 2000. La dépendance à l’enseigne s’estompe toujours un peu plus au fil des années. « Le projet Bio Loire Océan s’est bâti sur la liberté individuelle et la force du collectif », explique un ouvrage(1) réalisé en 2020 par deux universitaires des Pays de Loire. Les chiffres sont éloquents, un peu plus de 2000 tonnes (20 % de la récolte des adhérents) sont commercialisées pour un chiffre d’affaires de 4,1 millions d’euros. La proximité entre les quelques salariés, notamment l’animatrice Cécile Morvan et les 49 exploitations, soit un peu plus de 70 producteurs représente un point fort de cette organisation collective. La rigueur est également un axe du groupe qui n’accepte que des structures de production.

A lire aussi : Une nouvelle variété de poireau issue de semences paysannes

En mars dernier, lors de l’assemblée générale, des précisions apportées au cahier des charges ont été validées. Ainsi, le compostage des fumiers d’élevage intensif est désormais obligatoire. Les amendements organiques d’origine végétale doivent pouvoir être tracés et provenir de France ou d’Europe. Si les semences ne sont pas leur cœur de métier, c’est un créneau que les producteurs désirent travailler.

Une collaboration avec l’association bretonne Kaol Kozh est actée depuis 2011 pour amplifier la gamme de légumes issus de semences paysannes. En plus de cette indépendance en amont, le cahier des charges de BLO permet de valoriser ce travail sur les semences grâce à l’étiquetage « légumes issus de semences paysannes ». « Toute cette recherche sur les semences est mise en avant d’autant que les sélectionneurs et multiplicateurs semblent dédaigner le créneau bio », lance Gérard Bernier, le tonique administrateur qui siège dans des instances représentatives de la semence. L’assemblée générale est aussi un temps donné pour réfléchir à la stratégie commerciale.

Etre plus prospectif

Quels débouchés demain compte tenu du développement de la production nationale supérieure à la consommation ? « Il faut donc être plus prospectif, amener un projet, c’est dans l’âme de BLO », martèle le président Michel Delhommeau. Pourquoi ne pas réfléchir à de nouveaux modes de commercialisation ? Très réactifs, des adhérents sont aussitôt d’accord pour se retrouver et en discuter. Est également évoquée la participation au commerce équitable. BLO ne se sent pas le bienvenu dans les structures nationales. Différente des autres, cette association un peu décalée ne veut surtout pas être inféodée à un système qui pourrait lui faire perdre son âme.

(1) Le projet Bio Loire Océan, J-P Bréchet, I. Dutan, éditions du croquant.

« Les Paniers Bio Solidaires »

En 2010, BLO a lancé avec deux associations d’insertion « Les Paniers Bio Solidaires ». Les fruits et légumes bio des adhérents sont conditionnés sur quatre plateformes de réinsertion professionnelle qui assurent la livraison en des points relais. Comme le note le livre mentionné, les porteurs du projet veulent éviter de dépendre de subventions et les employés des plateformes sont rémunérés au même niveau qu’un salarié normal. En 2020, malgré la suspension des livraisons pendant le premier confinement, 94 000 paniers ont été vendus sur cinq agglomérations.

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