Bâtiment vaches laitières : ce qu’il faut savoir avant de se lancer dans l’isolation de toiture
Quand ? Dans quelles régions ? Avec quels matériaux ? La question de l’intérêt d’isoler les toitures gagne du terrain, même au nord de la Loire à la faveur du changement climatique.
Quand ? Dans quelles régions ? Avec quels matériaux ? La question de l’intérêt d’isoler les toitures gagne du terrain, même au nord de la Loire à la faveur du changement climatique.
« Limiter l’impact du rayonnement indirect sur le bien-être des animaux grâce à l’isolation de la toiture est une solution à étudier de près notamment lorsque vous avez un projet de bâtiment neuf », préconise Julien Hamon, concepteur bâtiments à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire. « Mais cette option est d’une efficacité relative. » Selon une publication du Cniel dédiée à la réduction du rayonnement solaire dans les bâtiments laitiers, le gain espéré en isolant une toiture est d’un maximum de 2 °C. La décision d’isoler ou non doit prendre en compte différents facteurs.
Le recours et l’intérêt de l’isolation des toitures varient en fonction des régions. « Dans les zones géographiques très impactées par le stress thermique comme le sud de la France, les éleveurs ont souvent déjà fait des efforts pour améliorer des points prioritaires comme la qualité de l’abreuvement des animaux et de la ventilation naturelle des bâtiments. Ils peuvent ensuite envisager d’isoler leur toiture si nécessaire. Alors que dans les zones plus tempérées, ce n’est pas toujours le cas. Il est donc particulièrement important d’améliorer d’abord ces points avant de penser isolation de toiture », prévient Julien Hamon.
L’incidence de l’isolation diminue avec la hauteur du toit
Les caractéristiques du bâtiment interviennent également. « Plus la hauteur du toit par rapport aux animaux est haute (plus de 4 m en partie basse par rapport aux aires de vie des animaux), plus l’incidence de l’isolation sera faible au niveau des aires de vie des animaux », analyse le Cniel. La qualité de la ventilation (ouvertures, exposition au vent) intervient également pour limiter l’impact du rayonnement. « La chaleur rayonnante sous la toiture sera plus facilement évacuée si le bâtiment est ouvert sur ses quatre faces. Même si la chaleur passe à travers le matériau, l’impact sera réduit au niveau de l’aire de vie des animaux avec un balayage efficace sous toiture assuré par la ventilation naturelle ou mécanique. »
Le saviez-vous ?
Le rayonnement étant un peu plus important pour un rampant exposé au sud plutôt qu’au nord, il est possible pour réduire les coûts en isolant uniquement le rampant exposé au sud.
Avis d'expert : Julien Hamon, chambre d’agriculture des Pays de la Loire
« Le bac acier a plus d’avantages que le fibrociment »
Attention avec les panneaux incluant une sous-couche de PVC dans la partie orientée vers l’intérieur du bâtiment. Cette solution est parfois intéressante dans des milieux favorables à l’oxydation (humidité, concentration ammoniaque). Mais le PVC est inflammable. Son utilisation est interdite dans certains pays. Si vous voulez utiliser des panneaux contenant du PVC, mieux vaut contacter votre compagnie d’assurance pour faire le point avec elle sur les conditions d’assurance. Quel que soit le matériau utilisé, une épaisseur d’isolant de 4 à 5 cm suffit. »