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Comment a évolué le nombre d’apiculteurs professionnels et pluriactifs en France et en régions

En 2022, le nombre d’apiculteurs professionnels et pluriactifs se stabilise en France, après une longue période d’augmentation. L’apparente stabilité de ces chiffres à l’échelle nationale cache des évolutions à l’échelle régionale.

Sur le long terme, l’apiculture comme activité secondaire ou principale se développe. L’intérêt pour cette activité s’illustre par une hausse de 44 % du nombre d’apiculteurs détenant plus de 50 colonies à l’hivernage depuis 2018. Parmi eux, les apiculteurs de plus de 200 ruches ont vu leur nombre augmenter de 30 %. Ce phénomène se stabilise sur la période 2021-2022.

Les Pays de la Loire, une région dynamique pour les installations

« Avec 10 % d’augmentation du nombre d’apiculteurs de plus de 50 ruches, la région Pays de la Loire est des plus dynamiques sur l’installation », souligne Adrian Chartin, coordinateur de l’ADA Pays de la Loire. Le fait que cette région abrite trois centres de formation longue en apiculture peut expliquer cela, car la proximité avec un centre de formation apicole peut faire naître des vocations ! Par ailleurs, certains acteurs économiques agricoles (coopératives) ont mis en place auprès de leurs adhérents des incitations à acquérir des ruches. À noter que la région elle-même cache des disparités locales, car dans certains départements moins attractifs il est compliqué de trouver des repreneurs pour les transmissions.

En Corse, un fléchissement pas forcément significatif

Selon Jennifer Mejean, coordinatrice du syndicat AOP miel de Corse - Mele di Corsica, « nous n’avons pas noté d’évolution particulière dans la dynamique de l’apiculture dans la région. Il est possible qu’avec les saisons difficiles ces derniers temps, une baisse du cheptel ait fait passer certains apiculteurs pluriactifs en deçà des 50 ruches, et quelques apiculteurs professionnels ont déclaré leurs colonies après le 31 décembre 2022, ce qui fait qu’ils n’apparaissent pas dans le décompte des déclarations de colonies. »

En Île-de-France, l’apiculture se professionnalise !

De son côté, l’Île-de-France voit son apiculture se professionnaliser. Candice Laroche, animatrice de l’ADA Île-de-France souligne que « le nombre d’exploitations détenant plus de 150 ruches a augmenté de 10 % en un an, et deux nouvelles exploitations ont franchi le cap des 1 000 colonies à l’hivernage. Certainement un facteur qui a contribué à la structuration d’une ADA dans ce territoire en 2021 ! ».

La Réunion, plus gros cheptel apicole d’Outre-Mer

La déclaration obligatoire concerne aussi les outre-mer. On recensait, en 2022, 623 apiculteurs à La Réunion, pour plus de 23 000 colonies. La Guadeloupe et la Martinique suivent, avec respectivement 118 et 76 apiculteurs. Dans les outre-mer la part du cheptel détenu par les apiculteurs de plus de 50 ruches varie de 73 à 97 %, avec une moyenne à 83 %. C’est plus élevé qu’en métropole, où cette part est de 72 %. Cela peut laisser penser que la déclaration des colonies, dans les outre-mer, n’est peut-être pas encore une habitude pour certains apiculteurs de loisir.

Côté web

Observatoire de la production de miel et de gelée royale FranceAgriMer 2021 et 2022
Chiffres de la déclaration de la DGAL (de 2018 à 2022)

Chiffres clés

62 785 apiculteurs en France, dont 2 978 de plus de 200 ruches
8,9 % des apiculteurs ont plus de 50 ruches
+35 % du nombre d’apiculteurs de plus de 50 ruches depuis 2015
+33 % du nombre de colonies déclarées depuis 2016

La déclaration des colonies, une obligation annuelle qui a son importance

La déclaration des colonies, c’est dès le 1er septembre et jusqu’au 31 décembre 2023. Ne prenez pas le risque d’oublier, et déclarez dès que vous avez préparé votre hivernage !

Tous les apiculteurs doivent déclarer leurs colonies, chaque année entre le 1er septembre et le 31 décembre

Parmi les obligations qui incombent aux apiculteurs, la déclaration des colonies est celle qui s’applique à tous les apiculteurs, dès la première colonie détenue.

Elle doit être renouvelée, chaque année, pendant la période obligatoire (entre le 1er septembre et le 31 décembre). À partir du site mesdemarches.agriculture.gouv.fr, vous aurez accès au formulaire dédié, sur lequel toutes les colonies sont à déclarer, qu’elles soient en ruches, ruchettes, ou ruchettes de fécondation. Le récépissé est à conserver précieusement, car il vous permet de prouver que vous avez réalisé votre déclaration dans la période obligatoire.

Il est possible de faire une déclaration supplémentaire, en dehors de la période obligatoire

Les nouveaux apiculteurs souhaitant obtenir un numéro d’apiculteur (NAPI) ainsi que les apiculteurs ayant besoin d’un récépissé de déclaration actualisé ont la possibilité de déclarer leurs ruches tout au long de l’année. Il faut cependant penser à refaire une déclaration pendant la période obligatoire de la même année.

La déclaration des colonies est utile pour la filière

Tous les pays de l’Union européenne évaluent, chaque année, le nombre de colonies présentes sur leur territoire. C’est un moyen de connaître l’activité apicole en Europe, et de répartir le budget européen dédié à l’apiculture entre les différents pays. Il y a donc un enjeu à avoir une vue exhaustive de ces chiffres à l’échelle de la France !

Par ailleurs, les données individuelles ainsi collectées par le ministère de l’Agriculture, permettent, en cas de problème sanitaire, d’identifier les apiculteurs qui ont potentiellement des colonies sur les communes concernées, afin qu’ils soient dénombrés, et contactés par les organisations sanitaires.

Ces données, synthétisées à l’échelle départementale, permettent enfin aux ADA de connaître la dynamique apicole sur leur territoire, et d’ajuster leurs actions si besoin.

Pour l’apiculteur, l’oubli de la déclaration peut avoir de lourds impacts !

De plus en plus de dispositifs d’aides apicoles exigent que le bénéficiaire ait bien déclaré ses colonies pendant la dernière période obligatoire. C’est le cas de l’aide au repeuplement du cheptel, ou de l’aide à la transhumance. C’est aussi le cas de l’aide aux analyses de miel et de gelée royale, pour laquelle le laboratoire vous demandera votre récépissé de déclaration de ruches avant de vous proposer effectivement le tarif duquel l’aide aura été déduite.

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