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Les SIQO : protection et valorisation des miels français

Les signes d’identification de la qualité et de l’origine (SIQO) garantissent un lien entre un produit et son territoire d’origine. En France, plusieurs régions ont fait le choix de protéger les miels produits sur leur aire géographique et d’en assurer leur valorisation.

Il existe sept SIQO pour les miels en France : cinq AOP/IGP et deux labels rouges (label rouge Miel de lavande de Provence et label rouge Miel toutes fleurs de Provence).

Une protection nécessaire pour les miels français

Dans un contexte de marché mondialisé, avec une forte concurrence au niveau des prix ou encore la présence de miels issus de mélange, plusieurs régions ont fait le choix de s’organiser autour de la reconnaissance d’un SIQO. De plus, des mesures de défense et de protection du nom, du produit et du terroir sont mises en place par les ODG, avec un objectif de lutte contre les usurpations.

Chaque sigle a été mis en place pour répondre à des problématiques propres à chaque territoire. Par exemple, dans le cadre de la démarche IGP miel de Provence, il était nécessaire pour les apiculteurs que les différents opérateurs de la filière (amont et aval) puissent continuer à utiliser la dénomination « Provence ». En Corse, la présence de produits avec une fausse origine géographique était régulièrement constatée. Les apiculteurs se sont donc organisés pour définir une gamme variétale de miels pour organiser le marché et protéger ces miels par l’obtention d’une AOP « miel de Corse - Mele di Corsica ». Enfin, dans les Cévennes, l’origine de la démarche était la nécessité de valoriser les miels du terroir Cévennes dans un contexte de forte production et de concurrence sur les prix. Deux IGP pourraient venir rejoindre les SIQO existants à court ou moyen terme : l’IGP miels des Landes et l’IGP miel tilleul de Picardie.

La garantie de produits de qualité contrôlés

À l’exception du miel de lavande et du miel de sapin des Vosges qui sont uniquement monofloraux, tous les autres SIQO concernent des miels mono et polyfloraux permettant ainsi de couvrir tous les miels produits sur le territoire de chacune des zones géographiques définies. Des analyses polliniques sont ainsi prévues dans tous les cahiers des charges afin de vérifier et garantir l’origine florale et géographique des miels.

Pour contrôler les caractéristiques physico-chimiques du miel, on retrouve ici les mesures des teneurs en eau et en HMF spécifiques à chaque SIQO. La teneur en HMF maximale fixée par les cahiers des charges dépend du stade choisi pour ce critère : au stade conditionnement du miel (Corse - 10 mg/kg), entre août et décembre de l’année de production (Cévennes – 15 mg/kg ; Alsace – 10 mg/kg), au stockage (2 labels rouges - 15 mg/kg) et sur le point de vente (Provence - pour l’IGP : 40 mg/kg et pour les 2 labels rouges associés : 20 mg/kg). Quant à lui, le taux d’humidité est limité à 18 % (Alsace, Corse) ou 19 % (Provence, Cévennes).

Enfin, des analyses sensorielles sont réalisées en laboratoire dans le cas des IGP alors que les AOP doivent mettre en place des commissions d’examen organoleptiques avec un jury formé. L’objectif étant de s’assurer de l’absence de défauts et de vérifier la revendication variétale proposée par l’apiculteur.

Un niveau d’exigence à tenir

Afin de garantir le niveau d’exigence du SIQO, chaque apiculteur habilité s’engage à respecter les conditions de production édictées par le cahier des charges, la réalisation des autocontrôles et l’acceptation des contrôles prévus, le renseignement des registres de traçabilité ou encore le respect des règles d’étiquetage, ce qui demande une rigueur dans la tenue et le suivi de sa production.

L’apiculteur doit également s’acquitter des frais liés à ces contrôles, internes et externes. Une première cotisation dont le montant est fixe varie entre 30 euros et 100 euros par an selon le SIQO. Et une seconde cotisation proportionnelle au volume de miel produit et/ou commercialisé qu’il déclare chaque année. À titre d’exemple, elle est de 0,14 euro par kilo pour les miels de Provence mis en pot (tarif dégressif), 0,20 euro par kilo pour les miels de Corse, 0,18 euro par kilo pour le miel de sapin des Vosges ou encore 0,08 euro par kilo pour les miels IGP d’Alsace.

Les SIQO sur les miels français participent à l’organisation de l’offre de miel sur le marché, avec comme objectif final d’apparaître comme un repère d’achat pour les consommateurs. Par ailleurs, les transhumances étant limitées à une zone géographique délimitée dans le cas des IGP et AOP, l’évolution actuelle des conditions météorologiques et environnementales en termes de ressources disponibles constitue un enjeu majeur pour l’avenir des signes de qualité au niveau des productions certifiées.

De nombreux avantages à être un apiculteur habilité

« Les SIQO offrent des garanties au consommateur »

Théo et Sébastien, apiculteurs d’Alsace

« Aujourd’hui, il y a plus d’avantages à faire partie d’un SIQO que d’inconvénients. Il y a une réelle motivation à participer à un effort collectif pour produire un miel de qualité à l’origine garantie. Ce miel étant contrôlé et reconnu avec le sigle IGP cela permet aussi d’ouvrir des marchés auprès de revendeurs qui recherchent la garantie d’un produit de qualité. On s’y retrouve aussi financièrement car les coûts de la démarche (dont les cotisations au SIQO) sont compensés en grande partie par un prix de vente plus élevé que nous pouvons pratiquer étant donné les garanties offertes aux consommateurs. »

« L’IGP est un atout pour mes ventes »

Fabien, apiculteur des Cévennes

« L’IGP m’a permis d’aborder sereinement les interrogations grandissantes du consommateur sur les fraudes, et le rassurer car la démarche permet d’améliorer la transparence et la traçabilité : aujourd’hui, on est à même de remonter du pot jusqu’au rucher de production. Cette démarche collective nous permet également de développer des outils de communication en commun, et de profiter d’une dynamique de groupe. En effet, la valorisation de ce territoire est un atout incontournable pour ma vente. »

Cinq SIQO de type AOP et IGP en France

Nous avons trois IGP : IGP miel d’Alsace et IGP miel de Provence (2005) ; IGP miel des Cévennes (2015). Et deux AOP : AOP miel de sapin des Vosges (1996) ; AOP miel de Corse - Mele di Corsica (1998). Chaque SIQO a son propre cahier des charges spécifique et son plan de contrôle associé. Il est géré par un ODG reconnu par l’Inao, et supervisé par un organisme de contrôle indépendant.

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