Aller au contenu principal

Veau sous la mère : la seule crise, c’est peut-être celle des vocations...

L’association “Le veau sous la mère” label rouge multiplie les actions de communication pour recruter jeunes et moins jeunes dans cette filière porteuse.

Le Gaec Rouzières (ici Sylvie aux côtés de Francis Rousseau (AVSLM) et Gilles Malvesin (Elvea) produit en moyenne une cinquantaine de veaux nourris aux pis des montbéliardes.
Le Gaec Rouzières (ici Sylvie aux côtés de Francis Rousseau (AVSLM) et Gilles Malvesin (Elvea) produit en moyenne une cinquantaine de veaux nourris aux pis des montbéliardes.
© P.O.

“J’ai l’habitude de dire qu’avec 50 vaches en production de veau sous la mère label, on se rémunère autant qu’avec un troupeau de 75-80 vaches en maigre, sauf qu’en veau sous la mère, le revenu est régulier tout au long de l’année, que l’apport de trésorerie est quasi immédiat avec des veaux vendus entre 3 et 5,5 mois et que l’investissement initial en capital et en surfaces est limité”, liste Francis Rousseau, animateur de l’association interprofessionnelle “Le veau sous la mère”, intarissable sur les atouts et vertus de cette production qu’il assimile au “caviar de la viande de veau”. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, sur les étals de prestigieuses boucheries parisiennes, le prix de son escalope peut grimper jusqu’à plus de 40 € le kilo (compter entre 20 et 25 €/kg en province, soit + 25 % par rapport au veau standard).

Débouchés et prix garantis

Des débouchés et une rémunération garantis, des prix stables sortie élevage voire même en hausse ces dernières années(1), le veau sous la mère a de quoi séduire dans un contexte chaotique pour la filière bovine. Pourtant, cette production traditionnelle du Sud-Ouest avec une forte concentration dans le berceau limousin (en Corrèze) et en Dordogne, peine à recruter des jeunes ou des éleveurs en reconversion pour assurer les 250 départs en retraite annuels des producteurs les plus âgés. “On installe en moyenne 90 jeunes par an sur 25 départements, il en faudrait au minimum 130 (entre installations et créations, NDLR)”, indique l’animateur. D’où les nombreuses interventions de l’interprofession au sein des établissements de formation agricole mais aussi, comme jeudi au Gaec Rouzières, à Saint-Sulpice de Maurs, sur le terrain, en faisant témoigner des producteurs. Avec un leitmotiv : des solutions modernes existent pour palier à l’astreinte de la tétée bi-quotidienne, principal frein à l’engagement des éleveurs (lire ci-dessous).

Complémentaires des broutards

Installée en 1997, Sylvie, la mère, a perpétué l’atelier veau sous la mère familial avec une vingtaine de montbéliardes dont le lait sert exclusivement à l’alimentation de leurs veaux croisés mais aussi de “nourrissons”, des veaux de repasse achetés pour absorber le surplus de production - comme ce pur aubrac qui tête goulument une de ces “tantes”. Chaque année, ce sont ainsi en moyenne 50 à 55 veaux sous la mère qui sont vendus par le Gaec constitué il y a deux ans avec son fils Benjamin, dans une filière courte à destination de deux artisans bouchers (Vieyres à Saint-Contant et Laurrissergues au Rouget). Les veaux, engagés via l’OPNC Elvea Sud Massif central, sont abattus à La Roquebrou, aux alentours de 4,5 mois entre 200 et 250 kg. “On les vend environ 1 000 €, soit l’équivalent d’un broutard sauf qu’on les aura gardés seulement quatre mois, d’où des économies en termes d’alimentation”, ont expliqué Sylvie et son fils Benjamin, qui s’occupe lui de l’atelier allaitant (50 salers et aubracs). Deux ateliers parfaitement complémentaires : l’exploitation étant relativement morcelée (85 ha de SAU), les laitières valorisent les parcelles les plus proches de l’étable entravée où elles rejoignent matin et soir les veaux pour la tétée, tandis que les parcelles plus éloignées et moins faciles d’accès sont destinées aux allaitantes.  “Notre message, c’est “allez-y !”, les crises, nous en veau sous la mère label rouge, on connaît très peu, production et consommation sont franco-françaises, sans concurrence, ni impact des marchés internationaux”, conclut Francis Rousseau, toujours aussi enthousiaste.

 

(1) 9 € en moyenne le kilo carcasse pour les veaux labellisés mais beaucoup plus pour certains sujets.

 

 

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

Droits de reproduction et de diffusion réservés.

Les plus lus

La liste JA-FDSEA gagne les élections avec 48,30% des voix

Les résultats des élections à la Chambre d'agriculture viennent d'être publiés par la Préfecture de Haute-Loire, ce jeudi…

Un cheval comtois et ses deux propriétaires
La race comtoise, le dada de Gilles Bonnet et Stéphanie Chauvet

Maïka du Chausse, pouliche de 3 ans, née en Haute-Loire et élevée à Arpajon-sur-Cère, va concourir pour la première fois au…

Quels sont les résultats des élections chambre d'agriculture dans les départements du Massif central ?

Le monde agricole a élu ses représentants qui siégeront pour six ans dans les chambres d'agriculture départementales. Collèges…

Salon de l'agriculture : Qui sont les champions du concours charolais ?

Le Concours Général Agricole qui réunissait le gratin de la race bovine charolaise s’est déroulé, le dimanche 23 février…

Sammie, le défi textile ambitieux de la traileuse cantalienne Noémie Goyer

À tout juste 25 ans, Noémie Goyer, enfant de la Châtaigneraie, est non seulement une spécialiste confirmée du running et du…

vaches laitières dans un bâtiment d'élevage qui mangent du foin.
Pourquoi et comment mieux valoriser la matière grasse du lait ?

Face à une conjoncture laitière complètement chamboulée depuis dix ans, les laiteries sont désormais en quête de gras. Quelle…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière