Une politique volontariste pour la viande
La France de l’élevage était à Rodez, mercredi 4 et jeudi 5 février, à l’occasion du congrès de la fédération nationale bovine. Le ministre était attendu, il n’est pas venu. Il est tout de même intervenu en vidéo ne convainquant personne. Rendez-vous à été pris à Paris mi-février avec le bureau de la FNB pour poursuivre le dialogue.
Le premier jour, les congressistes se sont scindés en trois groupes de travail, pour échanger sur des thématiques préoccupant les éleveurs. La première d’entre elle : la gestion des aléas climatiques en élevage, participaient notamment aux échanges, Pierre Bénézit, vice-président de la FNB ; Joël Limouzin, vice-président de la FNSEA et Thierry Roquefeuil, président de la FNPL. Les discussions ont porté sur la couverture assurantielle des cultures et des fourrages et sur la détermination d’un indice de production fourragère pour le calcul de l’indemnisation. « Nous voulons une couverture améliorée avec un système bien calibré, insiste Pierre Bénézit. Les deux seuils de 30 % (début d’indemnisation et franchise) ne nous conviennent pas. La méthode d’évaluation des pertes doit être unique pour tout le monde ». La segmentation de l’offre aux consommateurs (en ligne de mire également le niveau qualitatif) était le deuxième axe de travail, avec des représentants de la FNB, d’Interbev, de la fédération du commerce et de la distribution et de celle de l’industrie et des commerces en gros de viande. « Les consommateurs sont en demande de produits correctement étiquetés et issus des circuits courts. Par ailleurs, nous travaillons sur une offre de viande plus large, plus segmentée, pour dynamiser la filière du groupe, résume Ludovic Cauchois (FNB). Il est inadmissible que la viande de la restauration hors-domicile provienne à 80 % de l’étranger.»
Redonner de la viabilité économique
Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, ne pouvait pas être présent lors de la clôture du congrès de la FNB. Il a transmis son discours en vidéo. C'est par la Pac que le ministre a entamé son dicours : revalorisation de l’ICHN, compensation de la perte de la PHAE par des MAE, pour les autres zones, maintien d’une aide couplée à la vache allaitante. Concernant cette dernière, Stéphane Le Foll confirme la création d’une base de références, sans préciser plus de modalités, tout en insistant sur la dégressivité de l’aide en fonction de la taille du troupeau. Il évoque ensuite «la redistribution d’aides en priorisant les nouveaux entrants et les petites exploitations pour leur redonner de la viabilité économique». Sur le sujet des zones vulnérables, il confirme la prise en compte des bassins hydrographiques et non plus des communes entières dans la détermination du zonage. Il se déclare favorable au stockage au champ et à la possibilité d’épandre dans des pentes, en cas d’absence de risque de pollution des cours d'eau.
La suite dans le Réveil Lozère, page 8, édition du 12 février 2015.
Michel Dantin, membre de la commission agricole s'est aussi exprimé en vidéo.
Regard depuis Bruxelles
Dans son introduction, le député européen rappelle que la Pac, consolidée par Dacian Ciolos, doit composer avec de nouveaux dirigeants. Phil Hogan, le nouveau commissaire, mène une politique volontariste de simplification. Michel Dantin prévient néanmoins « nous devons rester vigilants au niveau de la commission pour éviter que cette simplification gomme nos spécificité et l’adaptabilité de la politique agricole aux territoire ». Michel Dantin annonce qu’il vient d’obtenir une nouvelle loi sur la concurrence dans le secteur de l'agriculture permettant de donner une nouvelle chance face à l’aval. Concernant l’étiquetage de l’origine des viandes dans les plats préparés, le député se montre sceptique quant à son aboutissement.
« Développer les marchés pour améliorer nos revenus »
Une délégation de la région Midi a participé au congrès de la FNB : Face à une situation conjoncturelle de plus en plus tendue au niveau des marchés bovins, la fédération nationale bovine a cette année fortement axé son congrès sur le commerce, aussi bien extérieur qu’intérieur. Concernant l’export en vif, l’Italie reste le marché le plus important pour la France, avec 90 % des animaux maigres qui y sont vendus. Malgré un pourcentage élevé, les volumes ont fortement diminué : moins 17 % d’animaux exportés vers l’Italie en sept ans. Face à ce constat, les éleveurs cherchent à consolider les marchés actuels. C’est notamment le cas de l’Algérie où une porte est actuellement entrouverte. Il faut désormais poursuivre les efforts qui sont effectués et maintenir des bonnes relations partenariales pour s’assurer un débouché pérenne.