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Une feuille de route agricole bien garnie pour les futurs députés cantaliens

Dans le cadre d’une opération nationale, FDSEA et JA ont exposé sur le terrain aux candidats les leviers nécessaires pour redonner des perspectives à l’agriculture de montagne.

Les candidats se sont rendus sur les exploitations, à l’invitation de la FDSEA et des JA.
Les candidats se sont rendus sur les exploitations, à l’invitation de la FDSEA et des JA.
© P.O.

Jamais les candidats aux législatives n’ont été autant courtisés que durant cette campagne(1). Jamais aussi les représentants de l’élevage cantalien n’ont eu autant de doléances à leur transmettre. Des revendications portées ce début de semaine par la FDSEA et les Jeunes agriculteurs auprès de six candidats des 1re et 2e circonscriptions, issus des rangs de la droite et du centre, de la République en Marche ou encore des écologistes invités à échanger sur des exploitations. Patricia Rochès, Pierre Jarlier, Jean-Yves Bony (2ème circonscription) tout comme François Danemans, Stéphane Fréchou et Vincent Descœur sur la première, se sont pliés à l’exercice en se montrant à l’écoute et en essayant d’apporter quelques réponses et perspectives sur la base de leur programme respectif.

“Des prix, des prix, des prix !”

À Salins, Marmanhac, Tanavelle, Cussac, Lafeuillade ou Sansac-de-Marmiesse, les mêmes urgences et enjeux prioriraires ont été affichés par les syndicalistes agricoles, comme ils l’avaient déjà fait lors de la campagne à la présidentielle. “Des prix, des prix et encore des prix !”, a ainsi scandé Patrick Bénézit. “Notre priorité, c’est de redonner des leviers sur les prix aux producteurs”, en obtenant de Bruxelles l’activation de l’exception agricole aux règles de la concurrence prévue dans les textes communautaires. “On attend du chef de l’État qu’il tape du poing sur la table à Bruxelles !” ont exhorté les responsables agricoles, rappelant les amendes infligées aux filières bovine et endivière françaises pour avoir instauré le principe d’un prix plancher ou encore les enquêtes en cours suite aux actions syndicales de 2015 et aux discussions instaurées sur le prix du lait. Certes, le département a privilégié les démarches de différenciation (AOP, labels, bio,...) mais qui ne suffiront pas au maintien d’un tissu agricole dense. Et les agriculteurs de prévenir : “Nous sommes profondément européens, mais si on ressort des États généraux de l’alimentation promis par Emmanuel Macron avec le même rapport de force toujours entre les mains des Leclerc et Carrefour, cela donnera raison à ceux qui étaient contre l’Union européenne.” Un rapport de force que sont venues illustrer les conclusions de l’observatoire des prix et des marges : 1,5 milliard d’euros de moins dans la poche des producteurs en 2015, 500 millions de plus pris aux consommateurs. Pour 2016, la FDSEA estime que le différentiel atteindrait 4,5 milliards d’euros, “la moitié du budget de la Pac”. “De la richesse, il s’en crée mais elle ne profite ni aux producteurs ni aux consommateurs, lâche un des éleveurs. On a vécu des plans d’accompagnement, d’urgence, que des rustines... Si on a les prix, on s’en sortira.”

Des normes qui tuent l’initiative

Ces derniers ont également mis sur la table une nécessaire stratégie offensive sur l’export qu’il s’agisse de débouchés pour les broutards, les reproducteurs ou encore le lait issu des élevages cantaliens. “Sur tous les marchés, chaque fois qu’il y a une nouvelle voie à l’exportation, les prix montent”, a-t-on assuré. Encore faut-il lever les freins administratifs, sanitaires... politiques parfois. Il a donc aussi beaucoup été question de l’hypertrophie normative qui accable la profession et décourage l’initiative. Règlements inadaptés de la directive Nitrates en Châtaigneraie, sanctuarisation des prairies sensibles sur la Planèze “que les rats peuvent retourner mais pas les paysans”, obstacles au stockage de l’eau pour faire face au changement climatique, standards européens imposés aux petits ateliers de transformation fromagère, ou encore freins à l’emploi... les griefs ont été nombreux face au rouleau compresseur normatif qui décourage et place l’agriculteur dans un état de stress.

Touche pas à ma montagne !

Le troisième pilier de ces échanges en cour de ferme a porté sur la politique de la montagne avec des craintes sur le financement des ICHN(2) qui doivent pourtant encore être revalorisées d’ici 2019. “Les ICHN, c’est ce qui fait qu’il y a encore des paysans sur nos territoires. Avant de parler compétitivité, il faut mettre toutes les exploitations de France au même niveau et ça passe par les ICHN qui doivent rester liées à l’élevage”, ont souligné les organisations professionnelles en donnant rendez-vous aux futurs députés à l’automne et au vote de la loi des Finances pour réintroduire les 500 M€ de cofinancement manquant amputés par Bercy. Il a par ailleurs été demandé de redonner tout son poids et sa capacité d’agir au Commissariat de Massif central, mis à mal par la réforme territoriale et le redécoupage des Régions. Une instance qui a permis par le passé d’accompagner les projets agricoles du Massif central tant sur l’installation, la recherche...

 

(1) Sollicités, entre autres, par la Chambre des métiers et de l’artisanat, la CCI, l’Adapei, la Capeb, l’Udaf, des étudiants... (2) Indemnités compensatoires de handicaps naturels.

Droits de reproduction et de diffusion réservés.

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