Un bilan d’étape prometteur
En juin 2016, la Fédération nationale bovine (FNB) et JA lançaient « Cœur de gamme ». Rebaptisée depuis « Éleveur & Engagé », la démarche a pris ses marques sur le territoire national comme en ont témoigné les porteurs du projet dans une conférence de presse à Paris le 17 octobre dernier.
Les récents travaux des États généraux de l’alimentation ont mis en lumière la question de la répartition de la valeur ajoutée entre producteurs et distributeurs. Des démarches vertueuses existent pourtant, comme celle initiée par la FNB et les JA il y a un peu plus d’un an. Saluée par le président de la République lors de son intervention du 11 octobre à Rungis, Éleveur & Engagé semble avoir permis d’apaiser les relations entre les éleveurs et les distributeurs prenant part à l’action. C’est d’ailleurs ensemble qu’ils ont fait le point sur l’avancée de leurs travaux la semaine passée. Jérémy Decerle, président de JA, Bruno Dufayet, président de la FNB et Serge Papin, PDG de Système U ont rappelé le principe de base du projet : bâtir une nouvelle relation commerciale plus équitable pour tous. En filigrane de la démarche apparaît également la volonté de fournir aux consommateurs un produit de qualité. Concrètement, les enseignes engagées dans la démarche* achètent les animaux à un prix couvrant les coûts de production. De son côté, l’éleveur doit adhérer à la Charte des bonnes pratiques d’élevage et s’engager sur la qualité des animaux fournis. Autre élément important : la maturation de la viande qui doit être de 10 jours minimum, durée égale à celle pratiquée pour les viandes sous label. Dans les magasins, le consommateur peut reconnaître les viandes proposées grâce à un logo. À ce jour, les porteurs du projet estiment à 5 500, le nombre mensuel d’animaux qui s’insèrent dans cette démarche. Un chiffre prometteur mais Éleveur & Engagé n’a pas encore atteint son rythme de croisière fixé il y a un an à plus de 20 000 animaux par mois. La plus-value pour les éleveurs engagés a quant à elle été estimée entre 0,7 et 1 euro supplémentaire au kilo. En Nouvelle-Aquitaine, sur le seul mois de septembre et pour le seul distributeur Système U, 165 animaux sont ainsi entrés dans la démarche et ont été envoyés vers une quarantaine de points de vente.
* sept des neuf grandes enseignes de distribution françaises se sont engagées dans la démarche : Système U, Auchan, Casino, Carrefour, Leclerc, Lidl et Intermarché.