Trois voies politiques pour limiter les distorsions avec les pays tiers
Pour faire appliquer complètement ses normes de production aux denrées importées, plusieurs solutions s’offrent à l’UE.
Si elle choisit la stratégie de l’affrontement, l’Europe pourrait imposer seule des règles plus dures à tous les importateurs, renforcer les contrôles et devenir la place forte et inaccessible de l’agriculture durable. Au risque de se voir systématiquement remise en cause au niveau de l’OMC, comme le montre l’exemple de la viande aux hormones.
Le cas, avec trente années de négociations et de recours a fait école. Tout commence en 1989, lorsque l’Union européenne interdit six hormones de croissance dans l’ensemble des importations de viande. Les États-Unis répondent immédiatement par des hausses de 100 % des taxes sur une gamme de produits agricoles européens et portent la dispute à l’OMC, bientôt rejoints par le Canada.
Les débats et appels successifs auprès de l’organisation internationale se termineront en 2009, par un accord dans lequel l’Europe accorde finalement un quota de 45 000 tonnes d’importations de bœuf américain produit sans hormones. Une concession, qui laisse aux deux parties un goût d’inachevé, et ne contente aucun producteur de part et d’autre de l’Atlantique.