Sommet de l'élevage : Marc Fesneau à la rencontre des agriculteurs
Le ministre de l’Agriculture était présent mardi au Sommet. L’occasion d’annoncer des avances aux éleveurs touchés par la sécheresse au titre des calamités agricoles, à compter de début novembre.
Aux côtés de Jacques Chazalet, président du Salon, le ministre de l’Agriculture arrivé hier, dès potron-minet sur le site, a parcouru les allées, échangé avec les élus, les responsables professionnels, les éleveurs, les délégations étrangères, mongole en tête avec laquelle il a signé une convention de coopération…Particulièrement attendu par le monde agricole sur la sécheresse, qui a impacté les récoltes de fourrages de bon nombre de départements du Massif central, il s’est engagé sur un calendrier : la tenue d’un CNGRA le 18 octobre, une avance versée dès le début du mois de novembre, et un solde versé fin décembre pour la « première fournée ».
Les départements concernés dans leur intégralité sont : l’Ardèche, le Cantal, le Rhône, l’Aveyron, la Lozère, le Lot, la Haute-Loire et la Loire. La partie est et sud-ouest du Puy-de-Dôme, qui ne figurait pas dans le canevas initial du ministère, rejoindra finalement ce premier wagon… Sabine Tholoniat, présidente de la FNSEA63 et de David Chauve, président de la Chambre d’agriculture et secrétaire général de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes étant parvenus à faire bouger les lignes…durant la visite. Par ailleurs, la Corrèze absente de ce premier wagon, espère figurer dans le prochain.
Cartes ou pas cartes ?
Reste la question du niveau d’indemnisation. « D’ici le mois de novembre, y compris pour la première vague de départements, nous voulons avoir l’assurance du ministère d’une prise en compte des pertes évaluées par les enquêtes terrain », a indiqué Patrick Bénézit, président de la Copamac (Massif central). En effet, parce que certaines cartes satellites produites par Airbus notamment ne collent pas à la réalité, les professionnels agricoles exigent le recours à des commissions d’enquête. Pas question pour Marc Fesneau de faire un trait sur les cartes. Convenant que le système était perfectible, il a concédé une ouverture : « les cartes nous permettent d’aller plus vite. Nous pouvons discuter, dialoguer…Regardons les endroits où manifestement cela déconne ». Comprenez, la carte n’empêche pas l’enquête terrain quand une anomalie est décelée. Reste à traduire cela dans les faits. Les professionnels agricoles comptent bien maintenir le cap dans les prochains jours afin qu’aucun agriculteur ne soit pénalisé.
L’abus de contraintes est dangereux pour l’agriculture
Au cours d’un échange avec les présidents des chambres d’agriculture de la région, Marc Fesneau a été invité à revoir sa copie sur les normes et les charges qui pèsent sur le secteur agricole. « Les agriculteurs sont fatigués de toutes ses contraintes. Nous assistons quotidiennement à décrochage inquiétant de plus en plus d’exploitants. Nous n’installerons pas des jeunes si l’étau des contraintes demeure aussi serré », a insisté Gilbert Guignand, président de la Chambre régionale d’agriculture d’Auvergne-Rhône-Alpes.
Une vache en 3D, témoignage de l’agriculture nourricière
L’artiste vichyssois, Renaud Sauzedde a créé une œuvre pour le Sommet de l’Elevage. Une sculpture en 3D, visible à l’entrée du Hall 1, mêlant les matières ; la pierre, le bois, le métal pour transcrire un sentiment commun de transmission, d’évolution, de durabilité, d’amour de quelque chose de plus grand qu’un simple métier… une culture, celle de la terre. « Une création artistique pour marquer nos esprits et nous lier, dans le temps comme dans l’espace, rendant hommage au passé avec un regard dynamique et optimiste sur l’avenir », indique l’artiste.
Frédéric Descrozaille, député rapporteur de la loi réformant les outils de gestion des risques climatiques en agriculture, qui entrera en vigueur au 1er janvier 2023 : « dans le cadre du système assurantiel qui va entrer en vigueur, la question de la moyenne olympique (c’est-à-dire la moyenne des cinq dernières années moins la récolte la plus importante et moins la plus faible) est un combat que l’on doit mener à l’échelle européenne ».