TRAVAUX
Simplification : le Préfet du Puy-de-Dôme rencontre la profession agricole
Au lendemain des mobilisations, le préfet du Puy-de-Dôme et les élus de la profession agricole ont commencé à travailler sur la simplification demandée par le Gouvernement.
Au lendemain des mobilisations, le préfet du Puy-de-Dôme et les élus de la profession agricole ont commencé à travailler sur la simplification demandée par le Gouvernement.
Le préfet du Puy-de-Dôme, Joël Mathurin, a rencontré les responsables Chambre d’agriculture, FNSEA et Jeunes Agriculteurs du département, le mardi 6 février, pour travailler concrètement sur la demande gouvernementale de la simplification.
Le préfet a rappelé à cette occasion, le souhait du Gouvernement « d’avoir des remontées de terrain, pour aller vers une simplification efficace dans l’agriculture ».
David Chauve, président de la Chambre d’Agriculture, a rappelé en premier lieu « la nécessité de bénéficier d’assouplissements dans de nombreux domaines (...) la profession a besoin d’avoir des signaux, des évolutions vers plus de bon sens ». Les agriculteurs et leurs élus ont bien retenu les mots forts employés par les ministres lors des annonces et ils « espèrent que l’État sera au rendez-vous ».
42 points listés par les agriculteurs puydômois
Une liste de 42 points a été établie par les JA, la FNSEA et la Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme, depuis la levée des blocages. Elle a été composée avec les remontées d'agriculteurs du département et concernent directement les problématiques locales, mais aussi régionales, nationales et européennes. Parmi cette quarantaine de points, on note notamment la pression administrative liée aux contrôles, l’eau tant pour l’irrigation que pour l’abreuvement, Egalim et le volet rémunération, les nuisibles et la prédation ou encore la superposition des zonages (Natura 2000, zones humides, prairies sensibles…). Un volet dédié à l’installation-transmission a été proposé pour plus d’accompagnement des jeunes installés.
Un seul mot d’ordre pour les responsables professionnels présents à ces échanges : « inverser la tendance à être limité et freiné par des règlementations, plutôt que d’avancer sur des projets et des développements agricoles ».
Le préfet a répondu point par point aux propositions, avec des poursuites ou leviers départementaux sur une large partie des propositions.
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Réactions des syndicats agricoles suite à la levée du blocage :
"Maintenons la pression !"
"Pour JA63, les annonces gouvernementales vont dans le bon sens, notamment l’inscription de la souveraineté alimentaire dans la loi, le rehaussement de certains seuils fiscaux pour favoriser l’installation et le contrôle renforcé de la loi Egalim, que ce soit sur le respect de la matière première agricole ou encore l’origine France. Nous estimons également opportun que le gouvernement ait suspendu Ecophyto et qu’il accélère l’examen de la proposition de loi de la députée Nicole Le Peih (Renaissance, Morbihan) sur les troubles du voisinage. Malgré tout, nous ne pouvons que regretter le manque de mesures concrètes, et immédiates, en faveur de l'installation, à l'image des prêts à taux bonifiés. Quant à Égalim, j'ai dû mal à percevoir comment quelques contrôles en GMS vont changer les façons de procéder des distributeurs pour tirer les prix vers le bas. Chez JA63, nous attendons avec impatience de voir toutes ces promesses inscrites noir sur blanc. Les mesures fiscales doivent être mises en œuvre dès que possible comme pour le GNR.
Dans le cas où la parole donnée ne serait pas respectée, ou trop lentement activée, nous n'hésiterons pas à nous remobiliser pour, encore une fois, faire monter la pression. La colère est loin de s’être évaporée. Au contraire, nous avons tous été frustrés de voir le Gouvernement découvrir nos problématiques alors qu'elles sont portées depuis plusieurs décennies par l'ensemble de la profession et encore plus de constater lors des premières annonces, que nos attentes étaient loin d'être entendues.
Je voudrais en profiter pour remercier toutes les personnes qui se sont mobilisées à nos côtés durant ces 10 jours de blocage. Chacun l'a fait, à son échelle, s'adaptant en fonction de ses possibilités et de son travail sur son exploitation. Bravo! Nous restons soudés et surtout nous ne lâchons rien. Les institutions ont bien compris que le monde agricole pouvait se retourner contre elles."
Nicolas Chatard, président de JA63
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"Il s'agit d'une mobilisation historique"
"10 jours de mobilisation, plus de 1 000 agriculteurs et agricultrices qui se sont relayés, plus de 150 tracteurs, plus d’une quinzaine d’actions, c’est une mobilisation historique que nous avons connue. Une preuve que la coupe était pleine ! Nous avons vu, au cours de ces 10 jours, des agriculteurs de toutes les productions, tous les territoires et toutes les générations !
En tant que secrétaire général, je suis fier de ce que nous avons accompli collectivement, ici dans le Puy-de-Dôme évidemment, car nous avons eu une mobilisation exemplaire et forte mais aussi partout en France. C’est une énergie forte et collective, qui a permis de faire durer le mouvement et de le rendre audible. Cette mobilisation a légitimé nos demandes, que nous portions déjà depuis longtemps.
Nous devons collectivement retenir cette véritable bonne entente, entre nous, sans clivage de productions, de territoires, tous animés par un véritable combat commun, celui de pouvoir travailler et vivre dignement sans défiance envers notre Etat.
A travers ce billet, je souhaite, au nom de la FNSEA 63 et des JA 63 remercier les agriculteurs, les agricultrices qui se sont mobilisés, les salariés des organisations professionnelles et nos partenaires agricoles qui ont manifesté leur soutien. Je tiens également à souligner la présence d’élus parlementaires ou de collectivités à notre mouvement, nous comptons sur eux pour faire remonter nos messages.
Et nous remercions aussi, ceux, qui, de près ou de loin ont apporté leur soutien (croissants, viande, fromage, restaurateurs, chocolats, dons,…) et tous nos concitoyens qui ont manifesté des signes de soutien.
Nous avons suspendu notre mouvement, pour faire avancer les sujets, mais d’ici quelques semaines ou quelques mois, si la concrétisation n’est pas suffisante, nous compterons sur votre mobilisation, à nouveau !
Nous devons rester mobilisés, dans la cohésion, pour continuer à porter nos messages."
Sylvain Deloche, secrétaire général de la FNSEA du Puy-de-Dôme