Rentabiliser ses bâtiments et couvrir les emprunts
Qu’il s’agisse d’anciens bâtiments ou de nouvelles constructions, l’installation de centrales photovoltaïques sur les toitures permet de dégager des revenus conséquents et de couvrir les dépenses engagées pour leurs achats ou leurs constructions.
Jean-Philippe Gaches était auparavant fonctionnaire territorial et travaillait pour le compte de la mairie de Neuvy, dans le département de l’Allier. En 2015, il décide de s’installer, en cumul d’activité, comme exploitant agricole, au domaine de La République, à Coulandon. À l’époque, la SAU n’était que de 65 hectares dédiés à la culture.
Adaptable sur d’anciennes structures
Au cours de l’année 2018, Jean-Philippe fait l’acquisition d’un ancien bâtiment d’une surface de 1500 m2, construit dans les années 1975. Il équipe immédiatement le toit de celui-ci d’une centrale photovoltaïque : « Il me fallait rentabiliser l’investissement. J’ai donc demandé un devis à une entreprise de ma commune, spécialisée dans le domaine du photovoltaïque sur les bâtiments. Elle m’a réalisé une étude à travers laquelle j’ai pu constater que la vente d’électricité me permettrait de couvrir les remboursements de l’achat du bâtiment qui s’élève à 38 000 euros ainsi que celui de la centrale photovoltaïque d’un montant de 100 000 euros sans oublier le raccordement au réseau de Enedis d’un coût de 12 000 euros qui a été relativement limité grâce à la proximité d’un transformateur électrique à environ soixante mètres du bâtiment ». La mise en place de la centrale photovoltaïque sur l’ancien bâtiment a été très rapide et fonctionnelle en moins de dix-huit mois. Jean-Philippe profite ainsi d’un bâtiment lui permettant de stocker ses céréales mais faisant aussi office d’atelier et de garage pour le matériel.
En 2020, Jean-Philippe décide de se consacrer uniquement à l’activité agricole en s’installant pleinement avec la DJA en abandonnant son premier métier. Pour pouvoir extraire les revenus nécessaires, il décide de s’agrandir. Le domaine de La République s’étend désormais sur 185 hectares. La culture des céréales (colza, tournesol, blé, orge, maïs et triticale), qui s’étend sur cent hectares, restant la principale activité de l’exploitation, Jean-Philippe développe également un atelier de bovins viande composé d’un cheptel des 50 vaches allaitantes de race charolaise issues de l’exploitation de son père, installé à proximité.
Pour plus d’autonomie alimentaire
Pour répondre aux besoins nécessaires à la bonne conduite de cette exploitation renforcée, Jean-Philippe décide la construction d’un nouveau bâtiment en vue de stocker les fourrages : « Nous constatons, d’année en année, l’effet de l’évolution climatique. Nous éleveurs, il nous faut faire face à cette situation pour tendre vers plus d’autonomie alimentaire sur nos exploitations. C’est dans cette optique que j’ai décidé de mettre sur pied ce nouveau projet qui devrait me permettre de stocker l’équivalent d’un an d’avance de fourrages pour mon troupeau ».
Jean-Philippe fait établir deux devis auprès de constructeurs de structures métalliques pour un projet de bâtiment d’une surface de 672 m2 bardé sur trois faces qu’il décide, là aussi, d’équiper d’une centrale photovoltaïque : « Fort d’expérience réussie sur le premier bâtiment et après calcul, en sachant que j’ai réalisé moi-même le terrassement qui accueille le nouveau bâtiment, la vente d’électricité couvrira l’emprunt. À savoir que le coût du bâtiment est de 65 000 euros auxquels s’ajoutent 4 000 euros de remblais et de béton, nécessaires aux plots supportant la structure ».
Une aide conséquente de la Région et de l’Europe
Un projet pour lequel Jean-Philippe obtient immédiatement un accord de principe de sa banque qui valide le projet qui a reçu, par la suite, l’aide de la région Auvergne-Rhône-Alpes à travers le fond européen Leader. « En avril 2021, j’ai eu connaissance de cette possibilité de soutien non négligeable puisqu’elle s’élève à hauteur de 28 % de financement du projet. Je précise que je n’avais touché aucune aide pour le premier bâtiment. J’ai donc constitué un dossier et j’ai reçu une réponse favorable en novembre 2021 pour un montant de 15 000 euros » précise Jean-Philippe Gaches. Un dossier de subvention obtenu par l’intermédiaire du service agricole et développement rural de la DDT de l’Allier.
Dossier réalisé par le service bâtiment de la Chambre d’agriculture de l’Allier
La construction du nouveau bâtiment a commencé en février 2022 pour une livraison effective le 15 mai dernier. Jean-Philippe se félicite des délais mais aussi des coûts modérés : « Heureusement, j’ai signé les devis avant la flambée des prix des métaux. Même chose pour la nouvelle centrale photovoltaïque qui ne m’a couté, cette fois-ci, que 70 000 euros ».
D’intéressants revenus et des assurances
Aujourd’hui, l’ancien bâtiment permet de dégager entre 12 000 et 14 000 euros de vente d’électricité chaque année. Le second devrait également en produire pour 12 000 euros. Un investissement rentable sur la durée grâce au contrat signé avec EDF d’une durée de vingt ans. Les panneaux photovoltaïques, quant à eux, sont garantis sur vingt-cinq ans, sans perte de production. Pour se prémunir des intempéries et des dégâts qui pourraient y être liés, Jean-Philippe a souscrit à deux assurances : l’une couvrant le contenu des panneaux remboursables à 100% et l’autre indemnisant la perte de production potentiellement non produite.