Produire du lait, mais aussi une énergie diversifiée
“Comme l’agriculture, ça gagne rien, il faut dépenser le moins possible” : c’est le crédo de René-Pierre et Christine Mouliade. Ils l’ont appliqué à leur exploitation.
“C’est un modèle du genre. De tout temps, ils ont innové”, estime Florence Raynal, la présidente du GVA Caldaguès Aubrac qui suit ce 4 novembre la visite de cette exploitation dans le cadre de journées organisées par le Groupement de vulgarisation agricole (GVA). “Le Gaec du Puech de Lavergne est le type d’installation innovante que nous essayons de faire découvrir aux agriculteurs, qu’ils soient adhérents ou non du GVA”, poursuit Catherine Entraygues, animatrice du GVA. Depuis six mois, cette exploitation s’est dotée d’un robot de traite. Elle a aussi misé depuis quelques années sur les énergies renouvelables. La démarche étant à la fois de produire son énergie à moindre coût, d’en revendre le surplus, et de limiter au maximum la charge de travail. “Il nous fallait en effet de bonnes solutions pour arriver sereinement à la retraite. C’est dans les dix ans”, lance René-Pierre Mouliade.
Valoriser toutes les ressources
Pour le couple, l’exploitation ne doit pas se réfléchir qu’en termes de production laitière. Pour optimiser leur élevage, ils ont ainsi choisi de valoriser chacune des ressources disponibles : autonomie fourragère, énergies renouvelables (éolien, solaire, bois-énergie, chaleur)... En 2007, le Gaec installe ainsi une éolienne dans le but de produire sa propre électricité. Si les problèmes mécaniques se sont succédé, cet aléa n’a aucunement freiné les plans de René-Pierre et Christine qui, en 2008, décident de diversifier leur production d’énergie et d’installer dans la foulée des panneaux photovoltaïques sur les toits de la laiterie et de l’atelier. Les uns servent à chauffer l’eau de la salle de traite, les autres produisent de l’électricité revendue ensuite à EDF. La production objective lors de l’achat était de 1 000 KWh/an. La moyenne actuelle est de 1 200 KWh/an. Afin d’utiliser sa propre électricité, les panneaux ont été achetés à titre privé. Ce qui permet à René-Pierre de basculer son compteur sur le réseau de la maison, si besoin. En élevage laitier, 85 % de la consommation électrique sont destinées au bloc de traite dont la moitié est liée au refroidissement du tank. Alors, un pré-refroidisseur installé en amont de ce même tank à lait permet de diminuer de 35 % à 50 % sa consommation électrique (sources GVA Caldaguès Aubrac). Son prix d’achat est rentabilisé en trois ans. Des choix que ne regrettent pas les associés animés d’un même esprit : “On n’aime pas vraiment la routine…”, confie Christine Mouliade.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
Droits de reproduction et de diffusion réservés.