Producteurs et coopératives de la Planèze se rebellent
Considérant que ses fromages sont insuffisamment valorisés, la coopérative fromagère de Planèze se dit prête à aller au rapport de force avec son principal acheteur.

Un regroupement qui “dérange”
“Il faut bien comprendre que, si nous avons été amenés à nous
regrouper, c’est parce que nos coopératives n’arrivaient plus à
survivre, à cause de leur petite taille sans doute, mais aussi parce
qu’elles n’arrivaient pas individuellement à peser sur le marché et à
obtenir une juste rémunération de leur fromage”, témoigne-t-il. “La
réussite de notre projet supposait que nous arrivions à nouer un
nouveau type de relation partenariale avec nos affineurs, des relations
“gagnant-gagnant”, dans lesquelles chaque maillon de la filière puisse
gagner sa vie”, complète Marc Pradeilles, directeur de CFP. “Ce que
nous avons fait avec les établissements Bonal, mais qui semble
aujourd’hui impossible avec la société Charrade”, dit-il, affirmant
qu’il a été par exemple impossible d’obtenir la négociation d’un
contrat commercial et que la coopérative subirait des “retailles de
facture” ou des ruptures de ramassage des fromages.
Une perte de 2 F par kilo commercialisé
“Pour être en mesure de rémunérer les producteurs au prix plancher
défini par le Crielal, et amortir les frais de fonctionnement de nos
outils, il faudrait qu’on nous paie le fromage au minimum 25 F du kilo
au lieu des 23 F que nous impose cet affineur. Ce qui veut dire
qu’actuellement, nous perdons 2 F à chaque fois que nous
commercialisons un kilo de cantal. On ne tiendra pas longtemps”,
poursuit le directeur. Bien décidés à refuser “l’asphyxie” de leur
coopérative, les producteurs ont demandé le soutien de la FDSEA afin de
sortir de ce qui ressemble pour l’instant à une belle impasse.