« Notre horizon c’est l’Europe, notre étendard l’unité ! »
Réunis en Belgique, à l’occasion du congrès de la FNO, les éleveurs ovins ont affiché une détermination sans faille, bien décidés à tirer les enseignements du Brexit pour construire une Europe meilleure.
Le congrès de la FNO s’est ouvert, la semaine dernière dans un contexte singulier à plusieurs titres…
Pour notre soixante-dixième congrès, nous avons en effet fait le choix de la Belgique, capitale de l’Europe. Ce n’est pas un hasard, à l’heure où nous célébrons soixante années de construction européenne, même si force est de constater qu’avec la volonté des Britanniques de sortir de l’Union, cet anniversaire a forcément un goût amer. Pour autant, il serait éminemment dangereux de céder aux sirènes de la résignation et de la colère en imaginant que parce que l’Europe traverse une crise, il faut la renverser. Ce n’est pas parce qu’une maison a besoin de travaux qu’il faut la démolir. Méfions-nous des positions trop radicales pour être honnêtes. Unis dans l’adversité, nous devons construire une Europe meilleure plus en phase avec les fondamentaux du Traité de Rome. Des prix rémunérateurs, de la performance technique, des soutiens renforcés voilà le triptyque indispensable aux éleveurs pour dégager un revenu. Cela passe par l’Europe, la contractualisation, la formation, l’accompagnement technique…
Quels sont les conséquences du Brexit pour la production ovine ?
La sortie du Royaume-Uni de l’UE constitue un enjeu majeur pour la production française et européenne car cela risque de rebattre les cartes de la politique commerciale de l’Union. La répercussion au plan budgétaire comme au plan des échanges va être sans précédent. Secouée de l’intérieur, l’Europe mène toutefois une politique ambitieuse de commerce extérieur : CETA, accord d’association UE/Ukraine, projet UE/Japon, et réouverture des discussions avec l’Océanie. Un dernier volet qui concerne particulièrement la filière ovine. Nous avons alerté l’ensemble des députés français et la Commission sur ce sujet sensible qui pourrait à terme conduire à une augmentation sensible d’agneaux néozélandais sur le marché européen.
Application « désastreuse » de la PAC 2015, réforme en cours des ICHN « catastrophique ». La FNO est particulièrement remontée contre le ministère de l’Agriculture. Qu’attend-t-elle de la PAC post 2020 ?
Des objectifs clairs, au premier rang desquels : le maintien des aides couplées orientant la profession vers la performance technique tout en simplifiant et assouplissant les normes et les règles qui étouffent tous les efforts de professionnalisation ; et un accès privilégié aux aides du second pilier par la prise en compte des contributions positives de notre élevage ovin sur la biodiversité, les écosystèmes et l’entretien des paysages.