Moraliser le périmètre commercial de la viande de porc
Début mars, la tournée régionale de la fédération nationale porcine (FNP) s’est arrêtée en Haute-Loire. L’occasion pour la filière de débattre sur les perspectives d’avenir.
« La filière porcine décroche depuis les années 2000. Depuis 2007, la perte des élevages porcins tourne autour de quinze centimes d’euros le kilo. L’élevage porcin ne génère plus de résultats », a indiqué Paul Auffray, président de la FNP. La crise du porc induit une perte de production (en têtes) de l’ordre de 2 % par an et une disparition de 300 exploitations porcines par an. Autre impact négatif de la crise : le renouvellement des générations d’éleveurs est en panne ; « un signe très inquiétant », selon le président de la FNP. La production porcine française souffre de la conjonction de plusieurs problèmes. La compétitivité de la filière française est inférieure à celle de l’Allemagne et de l’Espagne : « Ces deux pays ont réussi à restructurer plus facilement que nous leurs élevages porcins et la filière porc française ne s’est pas suffisamment modernisée. » La France est frappée de plein fouet par une distorsion de concurrence au niveau de la main-d’œuvre (moins chère dans certains pays européens). Enfin, le monopole de la distribution en France nuit véritablement à la production porcine. La grande distribution nous confisque toute la valeur ajouté », ont indiqué l’ensemble des acteurs de la filière participant à cette réunion. Paul Auffray a dénoncé la pratique des promotions dans les GMS. « La viande de porc en promotion est vendue moins chère que du Canigou ! Ceci est une atteinte à l’éthique de notre métier. Notre travail et notre produit ont un prix. » Malgré toutes ces difficultés, le président de la FNP ne tient pas à cultiver le pessimisme. la fédération a engagé plusieurs pistes pour aider la filière porcine française à relever la tête.
La suite dans le Réveil Lozère, page 10, édition du 2 avril 2015.
L’inexorable déclin de la filière
En 2014, le marché du porc européen a été lourdement pénalisé par l’embargo russe qui a cassé la hausse des cours qui pouvait être espérée en raison d’une baisse attendue de la production, estime Michel Rieu, directeur du pôle économie de l’Ifip (Institut du porc). La situation ne s’est pas améliorée début 2015.