L'industrie laitière aux prises avec l'inflation
Alors que leurs charges augmentent de toutes parts, les laiteries cherchent des solutions pour poursuivre tant bien que mal leur activité et adapter leur production. La Fnil (industriels « privés ») en appelle aux pouvoirs publics.
La cloche du troisième round de négociation a sonné pour les laiteries. Les hausses passées cet été ne sont pas à la hauteur et sont déjà rendues obsolètes par la poursuite de la flambée des charges, mettent en avant les industriels. Et, surtout, les nouveaux tarifs ne seront, pour la plupart, appliqués que « deux, trois, voire quatre mois plus tard », a expliqué le PDG de la Fnil (industriels « privés ») François-Xavier Huard, en conférence de presse le 20 septembre. D'autant que 30 à 40 % des négociations estivales « n'ont pas abouti ». Dans l'incapacité de répercuter l'inflation vers les consommateurs, les laiteries se débattent avec leurs charges. En premier lieu les PME, très dépendantes du marché national. « On risque d'avoir quelques défaillances dans les mois qui viennent... »
Les grands groupes ont plus de marges de manoeuvre : une trésorerie importante, des gammes et des débouchés plus diversifiés. Pour réduire leurs coûts, certains industriels arbitrent déjà leurs productions. C'est le cas de Danone, qui a annoncé une simplification de ses gammes de produits laitiers. La situation, plus favorable, sur les marchés à l'export pourrait inciter les laiteries à se détourner des débouchés nationaux, analyse François-Xavier Huard. Là encore, les PME n'ont pas cette souplesse. « Elles n'ont pas la possibilité de se mettre du jour au lendemain à faire du beurre ou de la poudre », relève-t-il.