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Les viticulteurs soutenus par la Région

Conseil régional AURA Modernisation, fonctionnement ; le Conseil régional d’Auvergne Rhône-Alpes soutient financièrement les exploitations viticoles notamment dans l’Allier, en direction du vignoble de Saint-Pourçain.

© conseil régional auvergne rhône alpes

La crise sanitaire et les périodes de confinement décidées par l’Etat ont des répercutions sur toute l’économie française et, en particulier, sur les filières agricoles. Rien qu’au mois d’avril dernier, le chiffre d’affaires des exploitations viticoles d’Auvergne-Rhône-Alpes a chuté d’environ 75%.
Contrairement aux idées reçues, les producteurs pratiquant la vente directe sur leurs exploitations sont les plus touchés. Emmanuel Ferrand, agriculteur et conseiller régional en charge des fonds européens agricoles l’explique : « La fermeture des restaurants et l’annulation de nombreux évènements festifs mais aussi l’impossibilité pour les particuliers de se rendre au caveau pendant la première période de confinement ont eu un énorme impact sur l’activité des exploitations viticoles. Les solutions de drive et de livraison ont toutefois permis de limiter la baisse du chiffre d’affaires. Pour les vignerons vendant en GMS, c’est surtout le format BIB (bag-in-box) qui a été majoritairement vendu ».
Si l’impact sur les embauches et les investissements reste faible, les inquiétudes se portent essentiellement sur le sort de la restauration hors domicile, notamment sur la survie des restaurants actuellement clients de ces viticulteurs. Globalement, la vente à l’export a diminué mais ne s’est pas arrêtée, l’Europe du Nord et notamment la Scandinavie restant des marchés actifs. Malgré tout, les craintes de voir ce marché s’effondrer sont réelles ;
« Avec ce deuxième confinement, même partiel, la situation devient encore plus compliquée, d’autant que cela s’est déjà produit à l‘étranger, affectant les ventes à l’export, comme au Canada où environ 60% des restaurants ont fermé, faute d’aides », ajoute Emmanuel Ferrand.
Concernant l’état des vignes, les vendanges ont été cette année très  précoces un peu partout sur le territoire. Elles ont démarré fin août pour la plupart. Un constat dont se félicite Emmanuel Ferrand: « S’il n’y a pas d’aléas climatiques, le millésime 2020 est jusqu’ici d’une belle qualité, mis à part des problèmes de développement de flavescence dorée ».

Plusieurs dispositifs d’aides
La filière viticole bénéficie d’aides mises en place par le gouvernement avec, notamment, des exonérations de cotisations sociales pour les TPE et PME les plus en difficulté mais aussi un dispositif de distillation de crise à hauteur de 140 millions d’euros. Emmanuel Ferrand indiquant avoir relancé la demande « d’un fonds de compensation au niveau européen ».
Par ailleurs, la distillation de crise dans des volumes importants a été autorisée, visant à réduire les excédents de stock de vin AOP, IGP et VSIG dans l’objectif de réduire les perturbations sur le marché et de permettre le déroulement de la vendange 2020 dans des conditions satisfaisantes (en évitant l’accumulation de stock dans les cuves). Les producteurs contractent ainsi avec les distillateurs un engagement de distillation. A l’issue de la distillation des vins, les alcools doivent être destinés aux usages industriels et énergétiques.

Stratégie locale et actions envisageables
Le Comité Vin a identifié plusieurs axes d’action qui semblent pertinents à court, moyen et long termes, sous réserve des évolutions qui ne seront perceptibles que dans les mois à venir. Des mesures détaillées par Emmanuel Ferrand : « Pour l’heure, une commande de masques par le Comité Vin pour distribution en caveaux a été réalisée avec un financement Région à 80% de 6 910€. Nous soutenons aussi la création d’un salon virtuel initiée avec Cécile Bossan, directrice générale d’Inter Beaujolais. L’idée était de monter un salon virtuel pour l’ensemble des vignobles d’Auvergne-Rhône-Alpes, afin de compenser le manque à gagner des salons et événements annulés en raison de la Covid. S’il est maintenu, le projet verra le jour d’ici la fin de l’année. Nous réorientons les opérations de communication et de promotion prévues pour fin 2020 vers le Danemark, la Suède et la Norvège, où le marché est réceptif et ouvert aux vins de la Région. A cela s’ajoute l’aide au stockage, plutôt qu’à l’achat de cuves et/ou à la distillation ».

Près de 800 000 euros en direction du vignoble Saint-Pourcinois
Vingt-cinq exploitants viticoles de la région de Saint-Pourçain ont déjà bénéficié de l’aide de la région Auvergne Rhône-Alpes. Une enveloppe encore loin d’être épuisée et un reste à distribuer de 500 000 euros. Un coup de pouce non négligeable qui s’appuie sur le plan de développement du vignoble saint-pourcinois engagé par les élus et toute la profession depuis l’année 2017 pour quatre années. Outre d’être le représentant de la région en terres bourbonnaises, Emmanuel Ferrand est aussi le maire de Saint-Pourçain-sur-Sioule. Une casquette avec laquelle il entend bien défendre ce pan essentiel de l’économie locale en insistant sur le fait que « l’aide que nous apportons doit être à la hauteur des besoins des viticulteurs. Il reste encore plusieurs centaines de milliers d’euros à distribuer et il faut en profiter. J’espère pouvoir obtenir un élargissement des conditions d’obtention de celle-ci pour en faire bénéficier le plus grand nombre ».
Monsieur le Maire annonçant également l’aménagement sur sa commune d’un espace mettant à l’honneur l’histoire et l’élaboration du vin de Saint-Pourçain au sein de la cour des Bénédictins. Un projet soutenu par la communauté de communes Saint-Pourçain Sioule Limagne et le Conseil départemental de l’Allier. Les travaux devraient commencer d’ici la fin de l’année prochaine.

Un plan d’action face aux évolutions climatiques
Grêles, sécheresses à répétitions, le monde agricole est, depuis ces dernières années, sous le coup des évolutions climatiques. 100 millions de pertes chaque année, rien que sur la région Auvergne Rhône-Alpes. Là aussi, les élus régionaux ont décidé de mettre les moyens : « 50 millions par an et sur dix ans. Une enveloppe conséquente et incomparable au budget précédent qui avoisinait les 10 à 15 millions par an. Nous espérons aussi que l’Etat s’investisse également. Au total, il faudrait 900 millions d’euros pour permettre la réalisation de retenues collinaires, de chaufferettes contre le gel ou des filets anti-grêles par exemple » développe Emmanuel Ferrand.

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