Les ministres de l’Agriculture demandent des mesures supplémentaires
Deux semaines après la publication de la stratégie sur les engrais par la Commission européenne, certains ministres estiment que les aides financières (aides d’État, réserve de crise agricole) proposées sont insuffisantes pour soutenir les agriculteurs.
Plusieurs des ministres de l’Agriculture de l’UE (Grèce, Hongrie, Croatie, Malte, Slovénie, France, Lituanie) réunis le 21 novembre à Bruxelles ont regretté que les mesures financières (aides d’État, réserve de crise agricole) proposées le 9 novembre par la Commission européenne dans sa stratégie sur les engrais soient insuffisantes pour soutenir durablement les agriculteurs face à la flambée des prix des engrais. Ils estiment que la solution la plus adaptée serait d’utiliser des fonds situés en dehors de la Pac. Toutefois, le commissaire européen à l’Agriculture Janusz Wojciechowski a expliqué que « la Commission avait mis sur la table tous les instruments financiers qu’il était encore possible d’activer en tenant compte du niveau de budget encore disponible ». Il a assuré avoir « bon espoir que l’argent versé via les aides d’État soit utilisé efficacement afin de soulager immédiatement la vie des agriculteurs ». Sur ce point, plusieurs ministres de l’Agriculture (Espagne, Slovaquie, Irlande, Grèce, Croatie) ont émis des doutes quant à la pertinence d’un tel outil en raison des risques de distorsions de concurrence qu’il pourrait engendrer entre les États membres. « Les aides d’État doivent rester l’exception et non pas la norme », a prévenu le ministre espagnol de l’Agriculture, Luis Planas.
À l’heure actuelle, seule la Pologne a mis en place, sur la base de la proposition de la Commission, un programme de soutien pour les producteurs d’engrais. Varsovie a dépensé 800 millions d’euros en termes de compensation pour les agriculteurs qui ont dû faire face à des coûts extraordinaires liés à la hausse des prix des engrais, a indiqué Janusz Wojciechowski. Avant de préciser ce mécanisme : « Les agriculteurs doivent présenter une preuve d’achat d’un engrais, son prix est comparé à celui fixé avant la crise, ensuite l’État verse une compensation pour payer la différence ».