Jeunes Agriculteurs
Les jeunes Agriculteurs reviennent au bon sens paysan
C’est un projet ambitieux et très concret que les JA du Puy-de-Dôme
ont dévoilé à l’occasion de leur congrès : tisser des liens de coopération entre céréaliers et éleveurs.
C’est vrai, les clichés ont la vie dure. Au sein de la profession agricole et plus particulièrement du département, ils prennent les traits d’une mésentente, voire même d’une indifférence entre céréaliers et éleveurs. Une simple étincelle suffit parfois à raviver les tensions entre «ces deux mondes» ; en témoignent le bilan de santé de la Pac et certains volets de la réforme qui ne font qu’envenimer les relations…
Du bon sens entre céréaliers et éleveurs
Mais ce ne sont que des clichés que les jeunes agriculteurs du Puy de Dôme ont décidé de combattre. A l’occasion de leur congrès annuel le 11 avril dernier, ils ont présenté un rapport d’orientation ambitieux et plein de bon sens, bâti sur la construction d’une coopération durable entre éleveurs et céréaliers du département. Ce serait une coopération «gagnant-gagnant» explique Fabien Rougier, administrateur JA63, à travers laquelle les céréaliers pourraient développer une activité économique supplémentaire et les éleveurs réduire leurs dépenses en intrants. La chance du Puy de Dôme est d’avoir une agriculture diversifiée, assise sur trois productions phares : lait, viande et grandes cultures, « une particularité et une richesse qu’il faut parvenir à mettre en avant et à conserver».
Cinq chantiers très concrets
Très concrètement, les jeunes agriculteurs proposent cinq chantiers vers la coopération. Le premier consiste à valoriser des productions qui ne le sont pas. C’est le cas des résidus culturaux ou des CIPAN (Culture intermédiaire piège à nitrates) qui n’ont plus de valeur pour les céréaliers mais un intérêt fourrager pour les élevages. Le second propose de travailler sur l’échange de matériels entre céréaliers et éleveurs, sous la forme d’une Cuma, d’une location ou bien même d’une copropriété. La troisième idée avancée par JA63 repose sur la mise en place d’un digesteur commun alimenté par des déchets culturaux, des déjections animales et des co-substrats provenant des industries agro-alimentaires locales, collectivités et grandes surfaces. Le quatrième chantier porte sur l’échange de paille et de fumier. Une pratique qui existe déjà mais qui, selon les jeunes agriculteurs, « n’est pas suffisamment encadrée (…) L’échange doit être gagnant-gagnant pour l’éleveur qui a besoin de paille et le céréalier qui utilise du fumier ». Il suppose surtout un véritable engagement des parties, notamment des éleveurs qui, quelles que soient la qualité et la quantité de récolte fourragère, doivent respecter leurs engagements d’achat de paille. Ce qui amène tout droit au dernier chantier axé sur la contractualisation de cultures. L’idée paraît simple : associer les céréaliers et les éleveurs à travers des contrats sur des cultures diverses. L’un s’engage à produire, l’autre à acheter…
Fédérer le réseau syndical
Chacune de ces cinq propositions n’est pas sans obstacles. «Elles font partie d’un projet syndical qui a pour ambition de tisser de nouveaux liens entre céréaliers et éleveurs et d’être une vraie force pour notre réseau et ses partenaires» explique Damien Richard, secrétaire général JA63. Conscients de l’ampleur des chantiers et de la nécessité de réunir un maximum d’acteurs autour de leur projet, les jeunes agriculteurs vont organiser prochainement des rencontres entre cantons de plaine et de montagne. L’objectif étant d’échanger sur les structures céréalières et d’élevages et de partager un (des) projet(s) commun(s). «Notre ambition est d’avoir un projet fédérateur qui puisse se pérenniser et servir autant les intérêts de chacun. Mais JA63 ne peut porter seul ce projet, nous avons besoin du soutien des organisations agricoles départementales» s’est exprimé le secrétaire général. Ce projet de «coopération entre céréaliers et éleveurs du Puy-de-Dôme» sera présenté au prochain appel à projets lancé par le ministère de l’Agriculture dans le cadre de «la mobilisation collective pour l’agroécologie.»
Le nouveau bureau
Président : Damien VALLEIX
Vice-présidents : Marion VEDEL et Florian BICARD
Secrétaire général : Damien RICHARD
Secrétaires généraux adjoints : Quentin BAUMONT, Benoît CREGUT, Rémy PETOTON et Fabien ROUGIER
Trésorier : Antoine RENARD
Trésorier adjoint : Guillaume DUCROS
Membres : Jérôme DURON, Clément JOURNIAT et Julien QUATRESOUS.