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Les groupements d’employeurs, un levier à promouvoir

Depuis trois décennies, les groupements d’employeurs agricoles et ruraux répondent à la difficulté de pérenniser l’emploi sur les territoires. Une efficacité saluée par la ministre du Travail qui est intervenue aux 30 ans de la FNGEAR, le 22 mars.

Jérôme Volle, Gilles Duquet, Myriam El Khomri et Xavier Beulin.
Jérôme Volle, Gilles Duquet, Myriam El Khomri et Xavier Beulin.
© Actuagri

« Comptez sur moi pour vous faire une large promotion », a affirmé Myriam El Khomri en conclusion de son intervention aux 30 ans de la Fédération nationale des groupements d’employeurs agricoles et ruraux (FNGEAR), le 22 mars. La ministre du Travail a salué « l’efficacité économique et sociale » de ce dispositif qui permet à des employeurs de se regrouper pour embaucher un salarié en commun. « C’est la démonstration que la France sait inventer des outils de flexi-sécurité », a-t-elle souligné. Après 30 ans d’existence, les groupements d’employeurs agricoles représentent 22 000 emplois temps plein sur le territoire et près de 4 000 associations, avec une croissance de 17 % depuis 2003. La naissance de ce dispositif dans le secteur agricole n’est « pas un hasard », pour Myriam El Khomri. Les groupements d’employeurs répondent en effet aux problèmes, prégnants en agriculture, de la saisonnalité et de la stabilisation de la main d’œuvre sur le territoire. Mais si le secteur agricole comptabilise aujourd’hui les trois-quarts des groupements d’employeurs, d’autres secteurs partagent ces problématiques. « Pour un tiers des associations sportives et de loisir, la moyenne est inférieure à un emploi temps plein », ce qui rend difficile la stabilisation de l’emploi, témoigne Nicolas Verdon, président de la Fédération nationale des professions de sports et loisirs. Et la saisonnalité, liée au tourisme, est aussi très marquée. Mais les salariés soulignent trois points de satisfaction : le fait d’avoir un contrat unique, un revenu régulier et fixe, et un temps plein. « Le groupement d’employeurs est un outil de promotion de l’emploi », poursuit Nicolas Verdon, qui milite pour une reconnaissance en tant qu’opérateur de l’emploi, et « les moyens qui vont avec ».

Lever les freins
Cependant, si les groupements d’employeurs sont méconnus, c’est aussi à cause de leur « inadaptabilité », juge Pierre Fadeuilhe, maître de conférences et spécialiste de la question. Les responsables de groupements présents dans la salle en témoignent. Comment éviter, par exemple, de faire plusieurs contrats de travail quand on salarie quelqu’un par plusieurs structures ? D’une façon générale, « le cadre législatif doit être plus clair », demande Jérôme Volle, président de la Commission Emploi de la FNSEA. « Les responsabilités endossées sont importantes » rappelle ainsi Gilles Duquet, président de la FNGEAR, pour qui la sécurisation des pratiques « reste un facteur important de développement ». « Faites-moi remonter des cas concrets où les services de l’État n’ont pas su prendre en compte les spécificités des groupements d’employeurs », a demandé de son côté la ministre du Travail. Myriam El Khomri s’est aussi engagée à promouvoir les groupements d’employeurs, précisant par ailleurs qu’il leur sera possible de bénéficier de l’aide à l’emploi. Pour aller plus loin, l’agriculture, moteur dans le développement de ces groupements, « devra aller vers d’autres secteurs », indique Pierre Fadeuilhe. Une approche multisectorielle également prônée par la FNSEA, aux côtés de la FNGEAR depuis le début et déterminée à l’accompagner dans son développement.

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