Les agriculteurs déversent leur ras-le-bol
Deux cents agriculteurs cantaliens à Toulouse pour l'une des 150 manifestations du réseau FNSEA-JA.
Comme plus de 36 000 de leurs collègues, quelque 200 éleveurs cantaliens ont répondu mercredi à la journée d'action nationale décrétée par la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs pour exprimer le ras le bol moral qui mine les campagnes depuis de nombreux mois et dénoncer l'empilement des contraintes en tout genre qui entravent l'activité agricole. Pour les Cantaliens destination Toulouse, plus gros rassemblement vers lequel ont convergé près de 5 000 paysans et leurs tracteurs créant des bouchons monstres dans la cité rose.
"Arrêter l'hypocrisie"
Point de rendez-vous stratégique pour les agriculteurs du département(1) : la Dreal Midi-Pyrénées "là où certains ont pensé qu'il fallait inclure des communes cantaliennes en zones vulnérables". Une délégation régionale de l'environnement crépie à coup de centaines de tonnes de fumier comme d'autres bâtiments toulousains : cité administrative, agence de l'eau... Au-delà de la directive Nitrates, les agriculteurs ont revendiqué le droit à produire dans de bonnes conditions et pas sous le coup d'une avalanche de réglementations : "À force de nous imposer des choses on va tuer l'agriculture familiale, ont dénoncé les représentants de la FDSEA 15. On nous oblige à respecter des contraintes qu'aucun autre pays, y compris en Europe, n'impose à ses agriculteurs. On nous place dans une concurrence déloyale avec tout ce qui existe ailleurs, y compris du faux bio importé. Les gens qui font de faux procès à notre système agricole français auront tout gagné en conduisant de fait à une agriculture industrielle qui n'aura rien à faire des écolos bobos. Il faut arrêter l'hypocrisie !"
Premiers pas...
Dans un communiqué suite à la manifestation du 5 novembre, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a réaffirmé la volonté du gouvernement d'assouplir l'application de la directive Nitrates. Il évoque notamment des évolutions concernant l'extension du zonage avec une délimitation basée sur les limites hydrographiques des bassins concernés et non plus sur les limites communales, et l'exclusion des communes qui pourraient être considérées "comme des cas non pertinents". De plus,les discussions avec la Commission européenne se poursuivent concernant la prise en compte des pentes et du stockage au champ des fumiers d'élevage. "C'est un premier pas qui ne va pas assez loin, a réagi Patrick Bénézit de la FDSEA Cantal. Nous, on veut que toutes les communes cantaliennes sortent de la zone."
(1) Accompagnés de Vincent Descoeur, Jean-Yves Bony, Éric Février, des maires de Chalvignac, Salins, Sansac-Veinazès.
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