L’élevage mis à l’épreuve par le changement climatique
Habitués à composer avec les aléas météorologiques, les éleveurs sont les premiers témoins des effets du changement climatique. Au quotidien, ils sont nombreux à devoir faire évoluer leurs pratiques pour le bien-être de leurs animaux.
Depuis le début des années 1980, le mercure a grimpé en moyenne d’environ 2°C en France. D’ici 2050, ce sont encore 2°C supplémentaires qui devraient être enregistrés si rien n’est fait, ce qui fait craindre aux agriculteurs un bouleversement de leurs conditions de travail. « Il y a quarante ans, le climat méditerranéen s’étendait jusqu’à Montélimar dans la Drôme. Depuis, on observe qu’il remonte chaque année de cinq kilomètres vers le nord ce qui en l’espace de quarante ans représente plus de deux cents kilomètres. Aujourd’hui, le seuil du climat méditerranéen se trouve au nord de Lyon ce qui explique que les conditions météorologiques d’hier ne sont plus les mêmes aujourd’hui », témoigne Jean-Pierre Manteaux de Conseil élevage Isère. Conséquence directe de ce changement climatique : les automnes et les hivers sont plus doux chaque année, les printemps plus précoces et les étés toujours plus secs avec des épisodes très réguliers de stress hydrique. « Les agriculteurs les plus touchés sont ceux dont l’exploitation est située à basse altitude car c’est là que les épisodes de sécheresse font le plus de ravages. À l’inverse, ceux qui se trouvent dans les hauteurs bénéficient aujourd’hui de cette hausse des températures mais cela ne devrait pas durer », explique Mickaël Coquard du Spel 69, société de conseil pour l’élevage.