Le redécoupage des régions divise, le fonds d’acquisition du foncier rassemble
Avant de laisser son poste de président de Région à la rentrée, Jean-Paul Denanot a traité un ordre du jour chargé lors de la plénière du 23 juin avec, à la une, la fusion des régions.
Le nouveau découpage territorial des régions a occupé une large part dans les débats de la séance plénière du Conseil régional le 23 juin et a divisé l’assemblée. Appelés à adopter une délibération en faveur d’un rapprochement avec Aquitaine et Poitou-Charentes, de nombreux groupes, dont l’UMP, ont annoncé ne pas vouloir se prononcer. « Si nous proposons cette délibération, c’est dans le but de faire bouger les lignes, a rappelé Jean-Paul Denanot. L’alliance qui nous a été proposée, personne n’en veut ». Au Centre, le Limousin préfère donc l’Aquitaine, question d’identité et de culture. Le Poitou-Charentes, quant à lui, fait partie des deux équations. « On aurait pu commencer par une fédération de régions, regrette le président de Région. Quoi qu’il en soit, j’ai insisté pour que le Limousin ne soit pas démantelé ». Interrogé sur les effets de cette union, le président de Région dit attendre des économies sur quelques compétences précises des collectivités. Ainsi, les schémas régionaux, les contrats de plan seraient traités au niveau interrégional. Pour certains schémas, tels le Schéma régional de cohérence écologique (SRCE), c’est déjà pratiquement le cas puisque les régions limitrophes au Limousin sont demandeuses d’une mise en cohérence des schémas régionaux. D’autres dossiers pourraient également y gagner en cohérence, celui des aéroports par exemple. Pour autant, Jean-Paul Denanot souligne que le Limousin devra garder son identité au sein de cette future région, l’objectif étant aussi de maintenir les personnels ainsi que le lien de proximité.
D’un point de vue plus régional cette fois-ci, le président de Région a annoncé la mise en place d’un fonds d’acquisition du foncier, dossier pour lequel il ne doute pas de l’accord des élus. « La convention entre la Région et la Safer pour le stockage du foncier ne suffit pas, explique Jean-Paul Denanot. Aujourd’hui, installer un jeune en hors cadre familial est devenu quasi impossible. » Le fonds, géré par la SAFER sera doté d’une mise de départ de 2,5 millions d’euros et sera opérationnel très rapidement. Nouveau député européen, le président du Conseil Régional devrait quitter ses fonctions à l’automne prochain. À Bruxelles, Jean-Paul Denanot a fait le choix d’œuvrer au sein de deux commissions : « budget » et « agriculture ». « Je souhaite représenter au sein de la commission parlementaire agriculture, les intérêts d’une agriculture extensive, au service du développement rural et respectueuse de l’environnement. […] Vous pouvez constater que je reste attaché aux valeurs et aux principes qui ont gouverné mes actes depuis 2004 en tant que président de la Région Limousin » a-t-il indiqué dans son allocution.