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Eleveurs allaitants
« Le ministre ne peut pas venir bredouille au Sommet de l'Elevage ! »

Les éleveurs de races à viande du Massif central exhortent leur ministre à mettre en action leurs revendications… avant le Sommet de l'Elevage.

Les représentants des éleveurs de races à viande du Massif central accueillaient la presse lundi dernier sur l'exploitation de David Chaize à Bort-l'Etang dans le Puy-de-Dôme.
Les représentants des éleveurs de races à viande du Massif central accueillaient la presse lundi dernier sur l'exploitation de David Chaize à Bort-l'Etang dans le Puy-de-Dôme.
© D.R.

« La production de viande bovine en France est au bord de la faillite. Les pouvoirs publics doivent prendre toute la mesure de cette situation hautement préoccupante » : le décor est planté par le président de la FNB, Pierre Chevalier, lors d'une conférence de presse organisée lundi dernier à Bort l'Etang, dans le Puy-de-Dôme, sur l'exploitation de David Chaize. Installé depuis près de deux ans, ce jeune éleveur charolais témoigne d'un parcours truffé de difficultés : FCO, explosion des prix des matières premières, hausse de l'aliment, taxe d'équarrissage, contraintes environnementales, baisses successives des cours des bovins et au final, chute du revenu (1) dont le niveau national s'établit en 2008 à 11 600 euros, « au plus bas de l'échelle des revenus agricoles », précise Pierre Chevalier. Pour le président de la FNB, la dérégulation du marché et la dérive entre prix à la production et prix à la consommation précipitent inexorablement les producteurs de viande bovine dans une situation financière sans précédent. « L'Europe doit revoir ses mécanismes de régulation des marchés. Elle doit se donner les moyens de préserver la production de viande bovine pour assurer ainsi son indépendance et sa sécurité alimentaire ».

Au plan franco-français, « l'Etat doit aussi prendre ses responsabilités, et rapidement ! » prévient Patrick Benézit, président des éleveurs de races à viande du massif central. Ces derniers réclament l'adoption d'un train de mesures immédiates pour sauver les exploitations : une « année blanche » sur les annuités avec report en fin de tableau de remboursement, la prise en charge des charges sociales 2009 et l'exonération de la TFNB (2).

« Il y a un an, le 16 septembre 2008, nous étions 20 000 agriculteurs du Massif central à lancer un premier cri d'alarme dans les rues de Clermont-Ferrand. Nous demandions déjà l'application d'une année blanche. En guise de réponse, nous avons obtenu des prêts à court terme que nous sommes incapables de rembourser aujourd'hui… Cette fois c'en est trop ! Le ministre ne peut rester spectateur d'une telle situation, il doit mettre nos revendications en action » met en garde Patrick Bénézit. « Il a quinze jours pour rendre sa copie ! (ndrl : avant le Sommet de l'Elevage) », poursuit le président de la Fnb.

Les éleveurs allaitants soulignent leur solidarité avec les producteurs de lait. Ils rappellent d'ailleurs que leurs demandes « s'inscrivent dans le cadre des revendications de l'ensemble du monde agricole qui exprimera toute sa détermination le 16 octobre prochain dans les capitales régionales de France ».

(1) Selon les chiffres de la Commission des comptes de l'Agriculture, le revenu des éleveurs de viande bovine a chuté de 29 % en 2007, puis de 22 % supplémentaire en 2008, soit une baisse de revenu de -45 %.

(2) Taxe sur le foncier non bâti.

16 octobre: « Le dernier essai ! »

Une délégation de producteurs de viande bovine du Puy-de-Dôme, conduite par Jean-Paul Thenot, président de la section bovine de l'Udsea 63, était présente lors de cette conférence de presse. L'occasion pour eux d'échanger avec leurs représentants syndicaux et d'expliquer que la production de viande bovine est en difficulté depuis deux ans : « Nos charges ne cessent d'augmenter ; le prix des céréales est en chute mais le prix de l'aliment ne baisse pas, et la poudre de lait pour engraisser les veaux est en forte augmentation ! On se moque de nous », dénoncent-ils. Jean-Paul Thenot met en garde : « Dans les campagnes, les éleveurs n'en peuvent plus. Après le Sommet de l'Elevage et si le ministre n'apporte pas des réponses concrètes aux producteurs, nous serons tous là pour le rassemblement du 16 octobre. Ce sera le dernier essai ! »

C.R

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