Le buron de Théron dévoile son histoire aux élèves du lycée Terre nouvelle
Emmenés par leur professeur d’occitan Roland Chabanon, les élèves du lycée agricole de Terre nouvelle ont découvert le buron de Théron (Montorzier), niché sur le plateau de l’Aubrac, à la frontière entre Lozère et Aveyron.
Possession de la famille Fournier, une famille aveyronnaise, depuis les années 1950, ce buron est longtemps resté fermé aux visiteurs. C’est la fille et nièce des propriétaires, Monique Fournier, qui a décidé, en 2023, d’ouvrir les portes et révéler les secrets de ce buron gardé en l’état, avec les instruments utilisés à l’époque et encore récemment par son oncle Jean Fournier, dernier buronnier de l’Aubrac. Dans ce buron, il passa une vingtaine d’années dans les conditions propres à l’austérité des mazucs. Le buronnier y recevait des clients et des curieux et les régalait d’anecdotes sur la vie dans les montagnes. Il jouissait même d’une certaine renommée à l’international puisque dans les années 1990, l’édition japonaise du magazine Elle a publié un reportage sur ce buron et la vie des buronniers à l’époque.
« Nous avons participé cette année, pour la première fois, à la Nuit des burons, organisée par le PNR Aubrac. Une soirée qui était organisée en hommage à Jean Fournier, et cela m’a donné l’impulsion pour le rouvrir aux curieux », raconte simplement Monique Fournier, fière de voir les élèves s’intéresser au passé agricole de l’Aubrac. Élèves qui ne sont que les troisièmes visiteurs à franchir le seuil de cet édifice : après la Nuit des burons, une équipe de France 2 est venue tourner un reportage sur le buron des Thérons, puis ces élèves. « J’ai eu envie de redonner vie à ce bâtiment, parce que je me suis aperçue que, suite au Covid-19, les gens ont eu envie de revenir aux sources et se sont de nouveau intéressés à ce patrimoine, et je me suis dit, pourquoi ne pas le faire découvrir ? », note l’heureuse propriétaire. Si Monique Fournier a souhaité tout garder en l’état, avec les outils utilisés par les buronniers durant les mois de production, « certains éléments ont été volés », au fil des ans, notamment des sonnailles. Mais la propriétaire souhaite conserver les outils en l’état, dans leur buron. « Et tant que cela me fera plaisir de faire visiter ce buron, je le ferais », sourit Monique Fournier, heureuse de partager ses connaissances avec les uns et les autres.
À côté du buron se dresse la porcherie, installation d’origine aussi et qui accueillait à l’époque une vingtaine de cochons, mais qui a été transformé en gîte depuis 2005. Un gîte qui connaît un certain succès avec son accès caché et sa vue imprenable sur le plateau de l’Aubrac.